Huawei et ZTE, deux géants chinois des télécommunications ont obtenu les droits de construction du réseau central convergeant 4G et 5G pour China Mobile, le plus grand opérateur de téléphonie mobile. Cet accord illustre l’engagement et le soutien des opérateurs chinois auprès des fournisseurs d’infrastructures nationaux, notamment après l’impact économique qu’ont pu engendrer les sanctions américaines.

Un nouvel accord entre China Mobile, Huawei, et ZTE pour le nouveau réseau 4G et 5G chinois

Les deux sociétés basées à Shenzhen ont signé un accord leur garantissant environ 50 % du marché chacune, afin de fournir l’ensemble des équipements et des services pour construire le réseau 5G dans 31 provinces du pays. En tout, la valeur du contrat s’élève à 14,9 milliards de yuans, soit 1,91 milliard d’euros. Le réseau mobile convergeant constitue la prochaine étape du déploiement de la 5G de China Mobile, qui implique une stratégie de réseau bimode pour réduire les coûts et assurer une migration en douceur vers la nouvelle norme sans fil.

Cet accord intervient quelques mois seulement après que Huawai et ZTE aient été écartés du développement 5G en Inde. Une décision qui avait surpris et qui s’expliquait notamment par des tensions diplomatiques entre la Chine et l’Inde.

Ce n’est pas la première fois que Huawei et ZTE collaborent avec China Mobile. En août dernier, Huawei avait obtenu 60 % d’un accord pour fournir des stations de base de 700 MHz pour l’opérateur. ZTE avait négocié 30 % du contrat tandis que le reste des opérations avaient été confiées aux filiales chinoises du suédois Ericsson et du finlandais Nokia.

Huawei et ZTE face aux sanctions occidentales

Ces accords sont des actes de confiance pour Huawei et ZTE qui continuent d’être favorisés par les opérateurs chinois de télécommunications dans un contexte pesant avec les États-Unis. En effet, les Américains ont averti nombre de leurs alliés européens afin qu’ils n’utilisent pas d’équipement Huawei dans leurs réseaux. Une décision contestée par le géant des télécommunications autant que par les dirigeants chinois.

Ainsi, en Australie ou encore au Royaume-Uni, l’utilisation de Huawei est limitée, voire interdite. L’industrie chinoise des télécoms n’hésite donc pas à se rallier autour de Huawei, ce qui accentue la difficulté pour les fournisseurs européens à développer leurs activités en Chine.

En août, Huawei a enregistré sa pire baisse de revenus intermédiaire depuis plusieurs décennies, avec des revenus tombant à 320 milliards de yuans (43 milliards d’euros) au premier semestre de l’année, soit une baisse de 29,4% par rapport à la même période en 2020. Les revenus de l’activité principale de la société, à savoir l’équipement de réseau en entreprise, sont tombés à 136,9 milliards de yuans (18,4 milliards d’euros), un chiffre en baisse de 14,2% par rapport à l’année précédente. Ces résultats sont les inévitables répercussions des sanctions américaines sur la firme chinoise.