Honda pense à l’avenir et voit loin. Le constructeur japonais a annoncé un plan d’investissement de 45 milliards de dollars sur les six prochaines années pour financer la recherche dans différents secteurs technologiques. La firme va particulièrement s’intéresser aux taxis volants, à l’industrie spatiale, ainsi qu’à la robotique.

Pour Honda, il s’agit de développer de nouvelles technologies pour venir accompagner ou soutenir sa branche automobile. « Les technologies de base dans ces domaines sont liées à nos activités existantes et nous poursuivons ces nouveaux domaines comme des extensions de notre activité principale en tant que société de mobilité », a ainsi déclaré Marcos Frommer, responsable de la communication chez Honda.

Des robots pour travailler à distance

Avec Asimo, l’un des premiers robots bipèdes au monde, dont la production a cessé en 2018, Honda est l’un des pionniers de la robotique. L’entreprise imagine désormais un futur dans lequel les travailleurs pourront disposer d’un robot avatar doté d’une vision et d’un toucher proches de ceux de l’être humain, permettant ainsi la téléprésence. Ils n’auraient qu’à enfiler un casque de réalité virtuelle pour se mettre à la place du robot pour discuter et interagir à distance. Baptisé Avatar Robot, ce dispositif (une sorte d’Asimo amélioré) devrait être utilisable à la fin des années 2030, explique Honda, mais l’entreprise espère en dévoiler les premières technologies dès le premier trimestre 2024.

Dans cette optique, le géant nippon va se concentrer sur le développement d’une main robotique capable d’attraper ces objets. Il étudie également une manière d’opérer un tel dispositif à distance, avec un humain équipé d’un gant pour le téléguider.

Le robot Asimo de Honda.

Honda veut développer un robot semblable à Asimo qui servirait d’avatar aux travailleurs. Photographie : Adam / FlickR

Des taxis volants hybrides

À l’instar d’autres géants de l’industrie automobile comme Toyota ou General Motors, Honda va investir dans les avions électriques à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL), plus communément connus sous le nom de « taxis volants ». La firme veut néanmoins se démarquer en se concentrant sur un modèle hybride : en plus d’une batterie lithium-ion, le dispositif serait également doté d’un moteur à gaz pour allonger l’autonomie du véhicule et ainsi permettre des vols plus longs.

Honda va en outre étudier la possibilité de déployer une flotte commerciale de ses taxis volants et prendra une décision avant 2025. L’entreprise prévoit des véhicules ayant l’autorisation de voler dès 2030.

Honda vise aussi l’espace

Honda travaille sur la conception d’un lanceur réutilisable depuis 2019. Désormais, le constructeur souhaite développer un programme de fusées réutilisables dans lequel il mettrait à profit ses connaissances dans les domaines de la propulsion et du guidage. « Si nous pouvons utiliser ces fusées pour lancer de petits satellites en orbite basse, nous pouvons espérer faire évoluer nos technologies de base vers divers services, notamment des services connectés », a expliqué Marcos Frommer.

Aussi, Honda envisage d’adapter ses piles à combustible et ses technologies d’électrolyse à haute pression dans le secteur spatial, et plus particulièrement dans le but de les faire fonctionner sur la Lune dans un système d’énergie renouvelable. D’ailleurs, la firme est en partenariat avec l’Agence d’exploration spatiale japonaise (JAXA) pour mettre cette technologie en pratique, mais également pour incorporer ses mains robotiques à des rovers et ainsi effectuer des tâches complexes à la surface de notre satellite.

Les constructeurs automobiles diversifient leurs activités

Ces différentes annonces de la part d’un acteur historique du secteur automobile sont loin d’être surprenantes. Ils sont de plus en plus nombreux à diversifier leurs activités et investir dans des technologies d’avenir, alors que l’automobile connaît également un profond changement avec l’émergence des véhicules électriques et de la conduite autonome, attirant par la même occasion les Big Tech qui souhaitent intégrer ce marché.

Si ces plans d’investissement leur permettent de faire avancer la recherche et de s’améliorer dans leur activité principale, ils représentent aussi de très importantes sommes d’argent dans des domaines d’ores et déjà très compétitifs où ils n’ont pas la garantie de pouvoir résister à la concurrence déjà bien en place.