Sur le territoire français, la fracture numérique est toujours un sujet d’actualité en 2021. La Cour des Comptes a publié un rapport en juin 2021, pour faire état du New Deal mobile signé avec les opérateurs télécom il y a trois ans. Selon le document, les avancées sur la couverture 4G sont réelles et le New Deal mobile y a déjà contribué, mais elles masquent des écarts persistants entre territoires.

Les zones blanches pourraient disparaître en France

Trois ans après la signature de ce New Deal mobile, la Cour des comptes dresse un premier bilan à la demande de la commission des finances du Sénat. Dans l’ensemble, les conclusions sont plutôt positives. Selon la Cour des Comptes, la généralisation de la 4G sur plus de 97 % des sites existants, prévue pour fin mars 2021, a été respectée. Aussi, des services spécifiques pour améliorer la couverture à l’intérieur des bâtiments et les offres de 4G fixe ont été développés. Le document précise qu’il reste des zones blanches. Néanmoins, elles pourraient disparaître : 96% du territoire était couvert par au moins un opérateur à la mi-2020, contre 89% début 2018.

En 2017, les autorités gouvernementales ont souhaité réduire la fracture numérique en signant le New Deal mobile. Un projet mené par l’Arcep dans l’objectif de contraindre les opérateurs à déployer de nouvelles antennes dans les zones rurales et à généraliser la 4G. Premier constat de la Cour des Comptes : « il y a un écart entre l’affichage des taux de couverture simulée par les opérateurs, en progrès constant, et le ressenti des clients sur la qualité réelle du service qui laisse subsister de fortes disparités territoriales : le débit minimal pour des usages standards d’internet mobile n’est pas atteint dans un quart des tests effectués en zone rurale par le régulateur en 2020 ».

Malgré le New Deal mobile, de fortes disparités territoriales perdurent

Le New Deal mobile a donc eu des effets positifs sur la couverture du service mobile en France. Pourtant, cet accord n’est pas magique… La Cour des Comptes pointe du doigt les écarts de qualité de service qui continuent de pénaliser les zones rurales. Selon le rapport, 25% des tests effectués en milieu rural n’atteignaient pas le débit minimal de 3 Mbits/s en 2020. Un débit déjà considéré comme étant très faible. On peut lire dans les conclusions de la Cour des Comptes que : « la crise sanitaire a compliqué la tâche des opérateurs qui ont bénéficié d’un report de trois mois et demi des échéances auxquelles ils étaient astreints. Elle a également confirmé le caractère crucial de l’accès au très haut débit mobile pour la vie économique, culturelle, éducative, sanitaire et sociale ».

De plus, les experts à l’origine de ce rapport estiment que le New Deal mobile ne couvre pas tous les enjeux de la fracture numérique. La sécurité et la résilience des réseaux mobiles n’ont par exemple pas été pris en compte au moment de l’élaboration de cet accord. Pour tenter de réduire l’écart de qualité du service mobile sur le territoire français, la Cour des Comptes propose de « définir une norme de très haut débit minimal correspondant à une qualité d’Internet mobile satisfaisante ». Dans les pays les moins avancés, le taux de pénétration du haut débit n’est que de 19,5%… Il est également question d’accroître encore le nombre de sites mobiles et de favoriser la mutualisation des infrastructures dans les zones peu denses.