Le gouvernement chinois vient de publier sa nouvelle feuille de route pour réguler un peu plus les grandes entreprises technologiques du pays. Cette fois-ci, la Chine s’attaque aux algorithmes élaborés par les grandes plateformes et annonce vouloir les placer sous le contrôle de l’État. C’est, encore une fois, le signe d’un renforcement majeur de la censure.

La pression n’a jamais été aussi forte sur les géants chinois

Un plan sur trois ans vient d’être dévoilé par Pékin. Neuf organes gouvernementaux ont travaillé conjointement à l’élaboration de cette feuille de route. Pour résumer, Pékin demande aux autorités locales de réglementer l’utilisation des algorithmes et de défendre l’idéologie communiste. La pression n’a jamais été aussi forte sur les grandes entreprises technologiques chinoises. Les quinze années d’innovation qui viennent de s’écouler pour des géants comme Alibaba, Tencent, ou encore Baidu, ne ressembleront pas aux quinze prochaines…

La Chine souhaite, a priori, exercer un contrôle plus strict sur la manière dont les algorithmes de recommandation de contenu façonnent les discussions en ligne. Cette feuille de route marque le dernier effort du gouvernement chinois pour tenter de placer l’industrie du web chinoise sous le contrôle de l’État. La nouvelle réglementation oblige les districts locaux à renforcer la réglementation sur les algorithmes. Quant à elles, les entreprises technologiques seront tenues responsables de l’utilisation abusive de ces intelligences artificielles.

Une nouvelle réglementation pour réguler les algorithmes

Après la récente régulation du live shopping, la Cyberspace Administration of China (CAC), l’autorité chinoise chargée de réguler le web, a donc décidé de s’attaquer aux algorithmes. Le régulateur a déclaré ceci : « au cours des dernières années, les algorithmes ont joué un rôle important pour accélérer la diffusion de l’information, favoriser l’économie numérique et promouvoir le développement social. Dans le même temps, l’application inappropriée des algorithmes a perturbé la diffusion de l’information, ainsi que l’ordre du marché et de la société, posant un défi à la protection de l’idéologie, de la justice sociale et des droits des internautes ».

Parmi les neuf organes gouvernementaux à l’origine de cette nouvelle réglementation, on retrouve la CAC, le département de la propagande du Parti communiste, le ministère de l’éducation, le ministère des sciences et des technologies, le ministère de l’industrie et des technologies de l’information, le ministère de la sécurité publique, le ministère de la culture et du tourisme, l’administration d’État chargée de la régulation des marchés et l’administration nationale de la radio et de la télévision.

Après la mise en place récente d’une réglementation visant à durcir les règles en termes de modération et de diffusion sur les réseaux sociaux, c’est un défi de taille qui se dresse devant les plateformes chinoises. En effet, les algorithmes de TikTok permettent notamment de connaître les intérêts de leurs utilisateurs afin de leur recommander des contenus ou des produits pertinents… Si le réseau social n’a plus la main dessus, cela pourrait tout changer. Avec cette nouvelle mesure, le gouvernement cherche à resserrer son emprise sur ce que les chinois peuvent lire et faire sur le web