La nouvelle est tombée sur le site Internet de la Banque populaire de Chine (BPC) le 24 septembre, l’institution juge les activités autour des cryptomonnaies illégales dans le pays. Un renforcement de ses systèmes de surveillances sur les transactions a été annoncé.

Une surprise ? Pas vraiment…

Il fallait que cela arrive, la BPC considère tous les services proposant des échanges de cryptomonnaies, des émissions de jetons et les produits dérivés liés strictement interdits en Chine continentale. Cette décision s’applique pour les services à destination du pays basé à l’étranger selon le communiqué traduit par CNBC, « Les échanges de monnaies virtuelles à l’étranger qui utilisent Internet pour offrir des services aux résidents nationaux sont également considérés comme une activité financière illégale ».

Cette décision n’est pas si surprenante. Dans plusieurs provinces chinoises, il a peu à peu eu été interdit de miner du Bitcoin et autres cryptomonnaies. Beaucoup de sites ont fermé leurs portes ou sont partis se réfugier à l’étranger, aux États-Unis, en Asie centrale, ou à Singapour selon leurs activités.

En mai, les établissements bancaires et non bancaires liés, comme la Fintech Ant Group, petite sœur d’Alibaba, ne pouvaient plus fournir de services liés aux cryptomonnaies. En juin les transactions ont été interdites, allant jusqu’à la fermeture d’une entreprise qui persistait.

Le cours des cryptomonnaies décroche

La dynamique a beau ne pas souffrir d’ambiguïté, la nouvelle a tout de même fortement affecté le cours des cryptomonnaies. En 24h, l’heure où cet article est écrit, le Bitcoin a perdu 5,5% de sa valeur et l’Ether près de 8%. Une baisse généralisée, mais encore circonscrite dans le temps et dont la dynamique semble déjà s’inverser. Une bonne occasion de jauger la résilience de ces monnaies qui inquiètent au-delà des frontières chinoises.

Cours du Bitcoin 24 septembre

Le cours du Bitcoin au 24 septembre. Image : Google

Cours de l'Ether au 24 septembre

Cours de l’Ether le 24 septembre. Image : Google

La Banque populaire de Chine fait place nette pour le yuan numérique

Les raisons de la Chine sont multiples. Bloomberg note qu’en parallèle des déclarations de la BPC, l’agence de planification économique du pays rappelait l’urgence d’éradiquer l’exploitation de cryptomonnaies pour réduire ses émissions de carbone. Si l’Ethereum a récemment abandonné le minage pour son impact environnemental, ce n’est pas le cas du Bitcoin. Il consomme encore beaucoup d’énergie pour vérifier les transactions et créer de nouveaux jetons.

La Chine avance également les risques de spéculation de cryptomonnaies opaques qui échappent à tout contrôle. Une particularité peu appréciée dans l’Empire du Milieu. D’autant moins que la BPC test sa propre monnaie virtuelle de banque centrale. L’absence de rivalité sur le marché ne peut pas faire de mal au développement du yuan numérique.