Avec le X Lab, Alphabet continue d’expérimenter la possibilité de connecter des villes isolées d’Afrique, qui n’ont quasiment pas accès au réseau Internet. À l’aide de faisceaux lumineux, le projet Taara a pour objectif de fournir un accès Internet sans fil jusqu’à 20 kilomètres de distance. Une première liaison est en place.

La première liaison sans fil de Taara permet de connecter Brazzaville et Kinshasa

Un an après son lancement, le X Lab d’Alphabet a fait le point sur le projet Taara, un système expérimental de réseau Internet par faisceaux lumineux, souvent décrit comme « la fibre optique sans la fibre ». En Afrique, la société américaine a réussi à transférer des données sur une distance d’environ 5 kilomètres, en passant au-dessus du fleuve Congo. Cette région d’Afrique n’a pas été choisie par hasard par les ingénieurs du X Lab. En effet, les habitants de République du Congo n’ont quasiment pas accès au réseau Internet « classique ».

Le faisceau laser de Taara a permis de transférer des données entre Brazzaville et Kinshasa, deux villes qui se trouvent de part et d’autre du fleuve. Brazzaville dispose d’un réseau Internet décent, mais comme personne ne voulait faire passer une ligne de fibre optique par le fleuve le plus profond et le deuxième plus rapide du monde, Kinshasa utilise une ligne de fibre optique qui contourne le fleuve. Par conséquent, Internet y est cinq fois plus cher… La liaison de 20 Gbps d’Alphabet est opérationnelle depuis une vingtaine de jours et offre une disponibilité de 99,9%.

Quel avenir pour les technologies par faisceaux lumineux ?

Taara est le prolongement du projet Loon lancé en 2017. Souvenez-vous, à l’origine Alphabet construisait d’immenses ballons pour tenter de fournir un accès Internet aux zones sinistrées ou aux zones reculées. Il y a quelques mois, la maison mère de Loon décidait que les ballons ne voleraient plus, faute de rentabilité. Le projet Taara, ayant les mêmes objectifs, a pris le relais. Depuis l’espace, SpaceX développe des technologies similaires en équipant ses satellites Starlink de lasers pour optimiser la communication optique intra-satellite. L’avantage de ces technologies, c’est que peu de choses peuvent interférer avec un faisceau optique point à point.

Selon Alphabet : « pour créer une liaison, les terminaux de Taara détectent le faisceau lumineux et se verrouillent comme une poignée de main pour créer une connexion à large bande passante ». Grâce à des faisceaux réglables, Alphabet affirme avoir pu gérer la brume, la pluie fine et les oiseaux sans interruption de service. Les ingénieurs américains précisent que la communication optique sans fil n’est pas une solution universelle, mais qu’elle peut combler les lacunes lorsque des méthodes plus rapides et plus fiables, comme la fibre optique, ne sont pas envisageables.