Suite au scandale révélé par le Wall Street Journal démontrant que Facebook est au courant qu’Instagram est néfaste pour les adolescents et ne fait rien pour y remédier, les autorités américaines ont décidé d’agir contre le réseau social.

D’après The Verge, deux des principaux législateurs de la commission sénatoriale chargée de la protection des consommateurs ont déclaré qu’ils allaient lancer une enquête sur Facebook. Ils ont assuré être en contact avec un lanceur d’alerte issu de l’entreprise et être à la recherche de nouveaux documents et de témoignages pour en apprendre plus sur l’approche du réseau social face à ce sujet.

Pour rappel, Facebook a réalisé des enquêtes internes pour étudier les effets d’Instagram sur la santé mentale des plus jeunes, en sont ressortis des faits saisissants : en plus d’être dépendants d’Instagram, nombre d’entre eux ont pointé la plateforme du doigt concernant la hausse des cas de dépression et d’anxiété. Ils sont par ailleurs beaucoup à affirmer que l’utilisation d’Instagram les fait se sentir « peu attractifs ».

Une adolescente déprimée.

Instagram cause de nombreux problèmes d’estime de soi chez les adolescentes. Photographie : Ángel López / Unsplash

Les dirigeants de la firme, y compris Mark Zuckerberg, ont déjà été interrogés sur ces sujets par les législateurs américains, et ils sont toujours restés très évasifs sans jamais dévoiler les résultats de leurs enquêtes. En outre, il est évident que peu de mesures sont prises afin d’essayer de contrer le problème, qui se révèle un véritable fléau pour les adolescents. Dans une diapositive de Facebook datant de 2019 que le Wall Street Journal a pu se procurer, on peut notamment lire : « Nous aggravons les problèmes d’image corporelle pour une adolescente sur trois », ce qui ne laisse aucun doute sur les connaissances du réseau social à propos des préjudices qu’il peut causer aux jeunes.

« Il est clair que Facebook est incapable de se tenir responsable. Le reportage du Wall Street Journal révèle que la direction de Facebook était axée sur un état d’esprit de croissance à tout prix qui privilégiait les profits plutôt que la santé et la vie des enfants et des adolescents. Lorsqu’on leur a donné l’occasion de nous dire la vérité sur leur connaissance de l’impact d’Instagram sur les jeunes utilisateurs, Facebook a fourni des réponses évasives qui étaient trompeuses et ont couvert des preuves évidentes de dommages importants », ont notamment déclaré les législateurs américains. Dans un tweet, l’un d’entre eux n’a d’ailleurs pas hésité à comparer l’entreprise à l’industrie du tabac.

Un groupe de sénateurs démocrates a en outre rédigé une lettre à Facebook pour lui demander d’abandonner son projet de lancement d’un Instagram spécial pour les moins de treize ans. « Les enfants et les adolescents sont des populations particulièrement vulnérables en ligne, et ces résultats dressent un tableau clair et dévastateur d’Instagram en tant qu’application qui présente des menaces importantes pour le bien-être des jeunes », ont-ils écrit.