L’enquête menée par les autorités fédérales américaines sur l’Autopilot de Tesla prend une autre tournure. Elles viennent en effet de demander à douze constructeurs automobiles des données sur leur propre système de conduite assistée de niveau 2, c’est-à-dire qui sont en mesure d’aider le conducteur à accélérer, à se diriger et à freiner.

Débutée au mois d’août, l’enquête se porte sur la suite de fonctionnalités avancées de système d’assistance à la conduite de Tesla et plus précisément sur douze accidents dans lesquels il était activé lorsque le véhicule a percuté un véhicule d’urgence à l’arrêt.

Comme le note The Verge, la plupart de ces incidents, qui ont causé dix-sept blessés et un décès, se sont produits pendant la nuit : le logiciel de la voiture aurait ainsi ignoré les mesures de contrôle de la scène, notamment les feux de signalisation, les fusées éclairantes, les cônes et un panneau fléché éclairé.

Récemment, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA), agence fédérale chargée de la sécurité routière, a ordonné à Tesla de lui fournir des informations sur les opérations de l’Autopilot, en particulier des détails sur les véhicules vendus qui en sont équipés ainsi que les paramètres de fonctionnement du système. L’enquête couvre, au total, 765 000 véhicules Tesla sortis entre 2014 et 2021.

Un homme en train de conduire une Tesla.

L’enquête se porte notamment sur 12 accidents où l’Autopilot était enclenché. Phototgraphie : Roberto Nickson / Unsplash

L’agence vient d’aller encore plus loin en demandant à douze constructeurs, parmi lesquels se trouvent Toyota, Nissan, Honda, General Motors, Volkswagen ou encore Ford, des informations sur leur propre système d’assistance à la conduite. Plus précisément, ils doivent fournir des données concernant le nombre de véhicules équipés de systèmes de niveau 2 qui ont été fabriqués aux États-Unis, ainsi que le nombre total de kilomètres parcourus avec ces systèmes enclenchés, ainsi qu’une liste récente de tous les changements ou mises à jour. La NHTSA demande également les plaintes des clients, les rapports de terrain et d’accidents, ainsi que toute action en justice liée aux systèmes de niveau 2, rapporte The Verge.

Si l’on ignore à quoi vont servir ces informations exactement, on sait que l’Autopilot de Tesla est ciblé par de nombreuses critiques, aussi bien de la part des autorités que d’entreprises rivales à l’instar de Waymo. La firme d’Elon Musk a en effet souvent repoussé les limites en pourvoyant des logiciels expérimentaux à des clients non formés afin de faire progresser sa vision de la conduite autonome.