Une étude menée en interne chez Facebook révèle les effets néfastes que peut avoir la plateforme Instagram sur l’image et la santé mentale des plus jeunes. Évidemment les recherches n’ont pas été rendues publiques, mais le Wall Street Journal a eu accès à des documents présentés aux employés du groupe Facebook. La plateforme dit réfléchir à d’éventuels changements…

Des preuves scientifiques montrent les effets néfastes d’Instagram sur la santé mentale des jeunes

Instagram est le réseau social du narcissisme par excellence, ce n’est pas nouveau. Les utilisateurs diffusent des photos de leurs vacances, ou de leur meilleur profil. Plusieurs experts en social media avaient déjà alerté sur le fait que ces contenus toujours plus lisses et plus parfaits pourraient nuire à la santé mentale des utilisateurs mais Facebook s’était toujours publiquement retranché derrière le fait que, sur ce sujet comme pour d’autres touchant à l’impact des réseaux sociaux sur les adolescents, il n’existerait pas de consensus scientifique.

Faux. La preuve avec les révélations du Wall Street Journal qui rapporte que Facebook avait en réalité en sa possession une étude, menée en interne, qui prouve qu’Instagram peut être néfaste pour la santé mentale des adolescents. L’enquête a été menée auprès d’un groupe de jeunes britanniques. Les adolescentes sont les plus critiques. 23% d’entre elles estiment que l’application les fait se sentir « un peu plus mal », et 2 % « vraiment plus mal ». Auprès des jeunes garçons, des conséquences similaires sont également observées, mais dans des proportions plus restreintes.

Facebook n’a pas suivi les recommandations des chercheurs

Exposés à longueur de journée à des images de corps et de vies idéalisés, la santé mentale des jeunes est mise rude épreuve. C’est notamment pour cette raison que de nombreuses ONG avaient protesté au moment où Facebook disait vouloir lancer une plateforme destinée aux moins de 13 ans… Selon les documents internes présentés aux employés de Facebook : « un adolescent sur cinq dit qu’Instagram nuit à son estime de soi ». De manière générale, l’ensemble des réseaux sociaux peuvent provoquer de telles conséquences sur la santé mentale des utilisateurs. Cependant, la majeure partie des problèmes identifiés par les chercheurs semble être spécifiques à Instagram.

Sur une slide de la présentation, on pouvait même lire : « nous empirons le rapport à son corps d’une ado sur trois »… En réaction à la diffusion de cette étude, Instagram a déclaré ceci : « nous travaillons de plus en plus sur les comparaisons [de son corps avec celui des autres] et l’image négative du corps. Nous réfléchissons à plusieurs évolutions quand nous voyons que les gens s’appesantissent sur certains types d’images ». En réalité, les recommandations faites par les chercheurs de Facebook n’ont quasiment pas été écoutées par les équipes du réseau social.