Il n’y aura pas que l’élection présidentielle en 2022. Stéphane Richard, actuel PDG d’Orange, se dit prêt à abandonner la fonction de directeur général, mais est candidat à la présidence du conseil du groupe.

Son mandat, à la tête du plus gros opérateur télécom français, arrive à son terme mi-2022. C’est dans une interview au JDD qu’il formule, pour la première fois, ce « souhait personnel ». Il désire donc rester dans le groupe Orange après son mandat, mais en tant que président du conseil, laissant ainsi la place de directeur général à quelqu’un d’autre.

Il a toutefois indiqué que « ce sera bien sûr au conseil d’administration d’en décider ». « J’observe parallèlement que les évolutions récentes dans la gouvernance des sociétés du CAC 40 ont conduit à scinder les fonctions de président du conseil d’administration et de directeur général. Je pense que c’est une bonne chose, si le tandem fonctionne », a-t-il expliqué. Cette dissociation est un souhait de l’État français, exprimé en juin 2021. Pour rappel, Orange a pour premier actionnaire l’État, qui détient 23 % du capital du groupe (29,43 % des droits de vote en Assemblée générale).

L’ombre de l’affaire Tapie

Stéphane Richard avait été mis en cause suite aux incidents techniques affectant les numéros d’urgence en juin dernier. En effet, une panne du réseau téléphonique a rendu inaccessible l’ensemble des numéros d’urgence français. Le gouvernement avait vivement réagi, avant de lancer une enquête sur les raisons de cette panne et le temps de réaction de l’opérateur. Les premières conclusions affirmaient qu’Orange avait tardé à intervenir.

Le PDG d’Orange depuis 2011, s’est toujours montré serein, y compris dans l’affaire Bernard Tapie. Concernant cette dernière, la Cour d’Appel de Paris statuera en octobre sur sa présumée implication. Il est accusé de « complicité d’escroquerie » ainsi que de « complicité de détournement de fonds publics ».

« J’espère être relaxé », a-t-il indiqué au JDD, avant d’ajouter que « s’il devait y avoir condamnation, le conseil d’administration et moi-même examinerions immédiatement la situation et nous prendrions les décisions qui s’imposent dans l’intérêt d’Orange ». Sa candidature est donc conditionnée en partie aux conclusions de la Cour d’Appel.

Une situation d’autant plus inconfortable que le géant français de la téléphonie a subi une perte de 2,76 milliards d’euros, au premier semestre 2021. La faute principalement à une dépréciation d’actifs sur le marché espagnol. « La gouvernance des grands groupes, en particulier ceux cotés en Bourse, s’est complexifiée depuis quelques années », a affirmé Stéphane Richard.