La Silicon Valley est décidément le pire ennemi des républicains. Le gouverneur du Texas, Greg Abbott, a signé le 9 septembre une loi « pour protéger les Texans contre la censure injustifiée des réseaux sociaux » en raison de leur appartenance politique.

Une loi pour « protéger le 1er amendement » au Texas

Facebook, Twitter et YouTube ne pourront plus supprimer, minimiser ou modérer des messages en raison des opinions politiques qu’ils expriment dans l’État. Ils ne pourront plus non plus interdire complètement l’auteur de ses messages.

Ils seront aussi obligés de publier des rapports réguliers sur leur politique de modération, sur le nombre de messages supprimer etc. Enfin toute suppression devra être justifiée et une procédure d’appel devra être mise en place. Les concernés se reconnaîtront, il s’agit des plateformes avec plus de 50 millions d’utilisateurs par mois.

À l’occasion de la signature de la loi le gouverneur républicain a déclaré, « Nous avons toujours défendu la liberté d’expression au Texas, c’est pourquoi je suis fière de signer cette loi pour protéger le 1er amendement [de la constitution américaine] dans notre État ».

Républicain et réseaux sociaux à couteaux tirés

Depuis plusieurs années les conservateurs sont vents debout contre la Silicon Valley perçue comme des adversaires politiques. Greg Abbott ne dit pas autre chose en dénonçant « une tendance dangereuse chez les entreprises de réseaux sociaux a passé sous silence les points de vues et idées conservatrices. C’est mal et nous ne permettrons pas ça au Texas ». Un problème puisque selon lui les Facebook, Twitter et YouTube « sont devenus nos places publiques modernes ».

Le New York Times signale des dizaines de propositions de loi similaires en 2021 dans plusieurs États. Le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, a fait parler de lui en mai grâce à une loi dans la même veine que celle de son collègue Abbott. Elle interdit aux réseaux sociaux de supprimer le compte d’un candidat durant une campagne électorale.

Un coup d’épée dans l’eau du gouverneur Abbott ?

Les lobbyistes des géants technologiques se sont empressés de réagir en contestant la mesure devant la justice fédérale. Sans surprise, elle a été suspendue un mois plus tard. En vertu du 1er amendement, une entreprise privée a le droit de supprimer un contenu sur son site.

Pour l’instant, Facebook, Twitter et Google pour YouTube n’ont pas officiellement réagi. La probabilité est forte de voir l’aventure législative du gouverneur du Texas aboutir à la même issue qu’en Floride.