Microsoft rejoint la fondation OpenInfra en tant que membre platinum afin de soutenir le développement de l’open source. La firme de Redmond rejoint ainsi une soixantaine de grands noms de la tech : Ant Group, AT&T, Ericsson, Facebook, Huawei, Red Hat, Tencent Cloud, China Telecom, China Mobile, ou encore Cisco. Si Microsoft se joint à OpenInfra c’est pour favoriser des infrastructures en cloud hybride et multicloud. C’est-à-dire des services mêlant des solutions multiples, pouvant provenir de prestataires différents. L’open source ici permet l’interopérabilité des systèmes informatiques, soit leur capacité à fonctionner entre eux.

Open source et logiciel libre : deux mouvements aux valeurs distinctes

« Nous croyons en une variété de solutions de cloud computing : publiques et privées, chacune adaptée aux charges de travail uniques que nos clients doivent fournir et nous ne pouvons pas le faire sans l’open source », soutient Ryan van Wyk, directeur de l’ingénierie d’Azure – branche cloud de Microsoft – dans un communiqué publié le 7 septembre 2021. Cette nécessité technique de l’open source pour l’interopérabilité des systèmes s’éloigne de l’essence du mouvement du logiciel libre, à l’origine appelé open source.

« Le mouvement du logiciel libre et l’open source sont aujourd’hui des mouvements séparés, avec des idées et des objectifs différents, bien que nous puissions travailler ensemble et que nous le fassions sur quelques projets concrets […] Comme quelqu’un l’a dit : “ le mouvement open source est une méthodologie de développement ; le mouvement du logiciel libre, un mouvement social », indique le site du système d’exploitation libre GNU.

En effet, le mouvement du logiciel libre cherche une indépendance face aux géants régulant le marché des technologies. Pour certains puristes du courant, voir de grands noms comme Microsoft prôner l’open source doit nécessiter une distinction forte entre les deux notions.

Microsoft intensifie les efforts dans le cloud

Avec l’arrivée de la 5G qui pousse au développement de l’internet des objets (IoT) et celui des services cloud, miser sur l’interopérabilité des systèmes devient une nécessité. « 100 % des entreprises ont de l’hybride dans la réalité », a affirmé à Siècle Digital Nosing Doeuk, directeur associé en charge de l’offre Innovation et Technologies du cabinet de conseil mc2i.

Créée en 2012, la fondation OpenInfra gère OpenStack, une plateforme open source de services cloud utilisée pour développer à la fois des clouds publics et privés. Si avec sa solution Azure Stack, Microsoft propose déjà sa propre alternative à OpenStack, le nombre d’entreprises choisissant des modèles hybrides et multicloud nécessite une intensification de l’approche open source. Chose aujourd’hui donc faite.

Par ailleurs, Microsoft a annoncé au mois de juin un partenariat avec AT&T sur le transfert du réseau 5G du géant des télécommunications vers le cloud de la firme de Redmond. Cet accord ouvre ainsi la voie à la gestion par Azure du réseau mobile d’AT&T. Dans l’univers des services cloud, Microsoft couvre donc de plus en plus de pans.