Dans une déclaration officielle, le gouvernement chinois a indiqué sa volonté de réguler le secteur de l’éducation privée avant la fin de l’année 2021. Selon Bloomberg, Pékin souhaite notamment réguler les tarifs des formations privées.

La démographie comme prétexte pour mieux réguler le secteur de l’éducation privée ?

En mettant en place une telle mesure, le gouvernement chinois cherche à réduire le poids financier de l’éducation des enfants au sein du foyer. Une politique qui coïncide parfaitement avec les efforts déployés par Pékin pour augmenter le taux de natalité. En effet, le pays est confronté à un véritable défi démographique depuis plusieurs années et par le biais de plusieurs mesures, le gouvernement chinois encourage les familles à faire des enfants. La régulation du secteur de l’éducation privée fait partie de cette stratégie.

C’est un revirement de taille pour le secteur. Depuis plusieurs années, le domaine de l’éducation privée connaissait une très forte demande et avait même réussi à attirer des fonds de sociétés en capital-risque et des investisseurs publics. Si l’écosystème éducatif chinois semblait se trouver dans sa meilleure forme, le ministère de l’Éducation n’avait vraisemblablement pas la même vision des choses. Dans un récent article publié sur le site du ministère, on pouvait lire que : « le secteur de l’éducation privée a été gravement détourné par le capital ».

Pékin veut reprendre le contrôle sur le capitalisme

Pékin demande à ses « gouvernements locaux » de fixer les prix des cours privés. Avant la fin de l’année 2021, ils doivent établir des tarifs de référence et les rendre publics. Les augmentations de prix seront plafonnées à 10%. Déjà, en juillet 2021, le gouvernement chinois dévoilait une nouvelle réforme radicale dans le secteur de l’éducation privée. En effet, la Chine interdisait aux entreprises du secteur de réaliser des bénéfices ou de lever des capitaux extérieurs… Pékin a aussi interdit les cours extra-scolaires pendant les vacances et les jours fériés.

Selon le gouvernement, les objectifs de cette nouvelle réforme sont de promouvoir l’égalité au sein du pays et surtout de réduire le poids de l’éducation sur les enfants. Cette annonce a eu pour effet de faire chuter de nombreuses actions en bourse. Des sociétés comme TAL Education Group, New Oriental Education & Technology Group ou encore Gaotu Techedu, autrefois plébiscitées par les investisseurs, se sont effondrées. Plus globalement, les mesures antitrust annoncées par Pékin sèment la panique depuis plusieurs mois dans le pays.