Dans une récente publication, le FBI affirme avoir des preuves que le gouvernement chinois traque même les ouïghours basés aux États-Unis.

Pékin traque les dissidents ouïghours au-delà de ses frontières

En raison de la façon dont il traite la population ouïghoure et d’autres groupes ethniques minoritaires dans la région chinoise du Xinjiang, le gouvernement de Xi Jinping est depuis longtemps accusé de violations des droits de l’Homme. Nous savions déjà que la Chine utilisait diverses techniques numériques pour traquer les ouïghours, mais aujourd’hui le FBI affirme avoir la preuve que les ouïghours installés aux États-Unis sont également traqués par des hackers chinois, qui dépendent du gouvernement.

Depuis quelques mois, le gouvernement chinois est de plus en plus agressif envers les ouïghours. Deux sociétés de cybersécurité, Check Point et Kaspersky, dévoilaient notamment que des hackers chinois se font passer pour le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU pour s’en prendre aux ouïghours. Ils ont tenté d’infecter leurs ordinateurs. Pékin n’a qu’une idée en tête : faire taire les dissidents. Sans grande surprise, les ouïghours, y compris ceux basés aux États-Unis, arrivent en première position.

Le gouvernement chinois veut garder le contrôle

Le FBI affirme que les autorités chinoises font preuve de « répression transnationale », un terme qui désigne la transgression des frontières nationales par le gouvernement, à l’aide de moyens numériques, pour intimider ou réduire au silence les membres d’une communauté. Le FBI précise que : « de cette manière, le gouvernement chinois espère obliger les ouïghours basés aux États-Unis et d’autres réfugiés et dissidents chinois, notamment les Tibétains, les membres du Falun Gong et les activistes de Taïwan et de Hong Kong, à se conformer à la loi ».

Pékin menace ses ressortissants installés aux États-Unis en faisant pression sur leur famille encore basée en Chine, en saisissant leurs biens restés en Chine, ou en effectuant une forme de harcèlement numérique soutenu. Dans son enquête, le FBI a mis en avant quatre cas de personnes basées aux États-Unis et victimes de harcèlement de la part du gouvernement chinois. En juin, Pékin a par exemple emprisonné des dizaines de membres de la famille de six journalistes ouïghours basés aux États-Unis, pour les inciter à stopper leurs reportages sur la répression des ouïghours.

On peut lire que : « le gouvernement chinois continue de mener cette répression très forte, alors même que le gouvernement américain a sanctionné des responsables chinois et multiplié les messages publics et diplomatiques pour contrer les violations des droits de l’Homme commises par la Chine au Xinjiang au cours de l’année écoulée. Cette activité de répression transnationale viole les lois américaines ».