C’est par la résolution 215, publiée au Journal officiel (pdf) le 26 août, que Cuba a officiellement reconnu l’usage des cryptomonnaies sur son territoire. Un usage que la Banque centrale cubaine compte bien encadrer.

Un contexte favorable à l’implantation des cryptomonnaies

La Banque centrale de Cuba justifie sa décision d’utiliser « certains actifs virtuels » dans le pays « pour des raisons d’intérêt socio-économique ». C’est cette même raison qui a poussé le Salvador à reconnaître le Bitcoin comme monnaie en juin 2021. Les deux pays sont confrontés à un système bancaire défaillant.

La valeur de la monnaie locale, le peso cubain, est également faible et contribue à l’attrait pour les cryptomonnaies. Plus encore, les sanctions américaines pèsent lourd sur l’économie du pays. En novembre 2020, l’administration Trump a fait fermer les 407 sites de Western Union sur l’île. L’un des moyens privilégiés jusque-là par la diaspora cubaine aux États-Unis pour envoyer de l’argent à leurs proches restés à Cuba. En 2019 ces transferts représentaient environ 3,5 milliards de dollars.

Il a fallu se tourner vers d’autres solutions, la pandémie mondiale n’a pas facilité les choses. Ce contexte a largement favorisé l’arrivée du Bitcoin, mais aussi de l’Ethereum, du Litecoin et de l’USDT sur le territoire.

La Banque centrale de Cuba fixe ses règles

La Banque centrale a décidé de suivre et d’encadrer une dynamique de plus en plus forte à Cuba. Des normes vont être établies pour l’utilisation « d’actifs virtuels ». Des licences seront octroyées aux fournisseurs de services de cryptomonnaies, liés aux transactions commerciales, aux activités financières, échanges et recouvrement.

Des avertissements sur « les risques non autorisés des actifs virtuels et de leurs services, ainsi que les conséquences juridiques qui en découlent seront lancées » par la Banque centrale de Cuba. Il est précisé que l’Administration et les entités qui lui sont rattachées n’auront pas le droit d’utiliser de cryptomonnaies « sauf cas autorisé par la Banque centrale de Cuba ».

Ces mesures, notamment l’octroi de licences, devront être mises en place rapidement, si elles ne le sont pas déjà : la résolution 215 entre en vigueur 20 jours après sa publication au Journal officiel, soit dès le 15 septembre.