Un an après l’annonce du rachat d’Arm par Nvidia pour 54 milliards de dollars, l’Union européenne envisage de lancer une enquête formelle sur l’opération. Le projet d’acquisition devrait être officiellement notifié à la Commission européenne dans les prochaines semaines.

Un rachat qui fait l’unanimité contre lui

Le rachat d’Arm, spécialiste de la conception de puces et propriété du conglomérat japonais SoftBank, par le fabricant de puces Nvidia, a vivement inquiété les autorités de la concurrence du monde entier. En Chine, l’opération a été bloquée et au Royaume-Uni des investigations ont été lancées.

L’autorité de la concurrence britannique, la CMA, a publié une évaluation préliminaire du rachat le 20 août. Un rapport défavorable à Nvidia, qui pointe de « graves problèmes de concurrences ». La crainte des régulateurs est de laisser trop de pouvoir au fabricant américain, qui pourrait être tenté de nuire à ses concurrents directs, en limitant l’accès aux technologies d’Arm.

La CMA a recommandé de lancer une enquête approfondie sur le rachat d’Arm, une société basée au Royaume-Uni. Le gouvernement britannique pourrait également bloquer l’opération au nom de sa sécurité nationale.

Aucune action n’est à attendre du côté de l’Union européenne tant que le projet n’a pas été dûment notifié. Le Financial Times rapporte cependant que des discussions informelles existent depuis plusieurs mois entre les autorités du vieux continent et Nvidia.

Nvidia peine à convaincre les régulateurs

L’entreprise a fait savoir que « Cette transaction sera bénéfique pour Arm, ses licenciés, la concurrence et l'industrie. Nous travaillons dans le cadre du processus réglementaire et nous sommes impatients de nous engager avec la Commission européenne pour expliquer la transaction et répondre à toute préoccupation qu'elle pourrait avoir ».

Le rachat devait avoir lieu sous un délai réglementaire de 18 mois. Devant les difficultés qui s’accumulent pour Nvidia, ce délai pourrait ne pas suffire. L’entreprise américaine peine à donner des gages aux différents régulateurs. Si l’opération devait échouer, Qualcomm a proposé une alternative : rendre son indépendance à Arm et l’ouvrir aux investisseurs tels que Qualcomm.