Facebook a été pointé à plusieurs reprises par des Républicains qui l’accusent d’étouffer leur voix, mais aussi par des membres du parti Démocrates qui critiquent les actions du réseau social de modération de fausses informations. Des sujets qui se sont retrouvés sous les feux des projecteurs en janvier 2021 avec la prise du Capitole. Compte tenu de l’approche des élections fédérales allemandes, puis des présidentielles françaises, l’impact des réseaux sociaux sur la politique va à nouveau être sur le devant de la scène.

Autant de raisons qui justifient le travail de Facebook de créer une commission chargée de modérer les contenus lors de périodes électorales. Ce groupe de travail ambitionne d’atténuer les critiques quant à d’éventuels biais lors de modérations, comme ce fut le cas avec la suspension du compte de Donald Trump. L’objectif est de ne pas laisser Mark Zuckerberg comme le seul maître des décisions liées à la politique en partageant cette responsabilité avec « un groupe d’experts », rapportent des sources proches du sujet s’étant confiées anonymement au New York Times.

« Quelles que soient les décisions prises, elles ont des conséquences mondiales »

Cette commission spécialisée dans la modération lors d’élections s’inscrit comme une extension du conseil de surveillance de Facebook. Cet organe ne concerne pas uniquement les États-Unis. En témoignent des décisions de supprimer un post d’un compte birman, puis de l’autoriser à nouveau, ou encore la suppression de faux comptes soutenant le président philippin Rodrigo Duterte. Le réseau social a également modifié à plusieurs reprises les règles d’utilisation des publicités liées à la politique.

« On a déjà l’impression que Facebook, une entreprise américaine de réseaux sociaux, s’immisce dans les élections d’autres pays et les influence via sa plateforme. Quelles que soient les décisions prises par Facebook, elles ont des conséquences mondiales », estime Nathaniel Persily, professeur de droit à l’université de Stanford.

Aujourd’hui officieuse, l’annonce de la création de cette nouvelle commission est prévue pour l’automne 2022. À cette période, les États-Unis seront plongés dans les élections de mi-mandat durant lesquelles sont élus les membres de la chambre des représentants et le sénat.

Facebook et le conseil de sécurité du réseau social ont pour l’instant refusé de répondre aux demandes de commentaire du New York Times.