Zhou Jiangyong, le plus haut responsable du parti communiste de Hangzhou, une ville située au sud de Shanghai, est sous le coup d’une enquête pour violations de la loi et des règles du parti, a déclaré le 21 août la Commission centrale chinoise d’inspection de la discipline. En Chine, sur les réseaux sociaux et certains médias, les spéculations fusent sur une éventuelle affaire de corruption impliquant Alibaba et Ant Group, toutes deux basée à Hangzhou.

Alibaba, entreprise la plus puissante de Hangzhou

Deux jours après, la Commission a relayé un rapport de sa branche d’Hangzhou critiquant la trop grande proximité entre les hauts responsables du parti communiste local et les entreprises privées. Le texte appelle les cadres du parti à résoudre les conflits d’intérêts de membre de leur famille sous les trois mois. 25 000 d’entre eux ont eu à subir un exercice « d’auto-critique ».

Selon le Wall Street Journal beaucoup d’internautes chinois sur Weibo, le Twitter local, ont vu un lien entre ces affaires et Alibaba et son entreprise sœur Ant Group. Hangzhou est devenue l’une des villes les plus riches de Chine grâce aux deux géants numériques qui y sont basés. Ils représentent les deux plus gros employeurs de la ville et y ont fait émerger beaucoup d’activités connexes.

La proximité entre Zhou Jiangyong et Alibaba est connue. Le fondateur de l’entreprise, Jack Ma, a reçu des mains du responsable communiste une médaille honorifique pour service rendu à la ville en septembre 2019. Le milliardaire chinois, alors toujours au sommet, avait proclamé « Le gouvernement de Hangzhou et Alibaba représentent une toute nouvelle relation entre le gouvernement et l’entreprise, une sorte de relation familiale ».

Des attaques non étayées

Deux médias chinois en ont profité pour sous-entendre des soupçons de collusion. The Paper, un média soutenu par l’État, installé à Shanghai, a avancé que la famille de Zhou Jiangyong a acheté des actions d’une entreprise locale, non citée, avant son introduction en Bourse en 2020.

L’accusation semble à peine voilée : Ant Group devait entrer en Bourse en octobre 2020 avant que l’opération ne soit annulée. The Paper a rapidement retiré son article. Une autre publication, influente en Chine, Caijung, a publié un article le 22 août avec des sous-entendus similaires sur la proximité entre le haut dirigeant et Alibaba.

Aucun de ces soupçons n’est étayé, ni même le réel motif de l’enquête qui n’a pas été révélé. Ant s’est tout de même fendue d’un communiqué le 22 août pour rappeler que l’entreprise a respecté les lois et règlements sur son introduction en Bourse ratée. Une précaution utile depuis que l’image d’Alibaba et Ant a été écornée par les différentes sanctions prises à leur encontre par les régulateurs chinois.