Hyperloop veut devenir une réalité et éliminer l’avion comme moyen de transport à moyenne distance. Virgin Hyperloop, la filiale du groupe appartenant au milliardaire Richard Branson, actuellement lancé dans la course au tourisme spatial, a publié une vidéo expliquant son fonctionnement. Le lancement du transport prévoyant de transporter des passagers à plus de 1 200 km/h apparaît de moins en moins comme une chimère.

Virgin Hyperloop : le premier projet à transporter des passagers ?

L’Hyperloop veut devenir une réalité et éliminer l’avion comme moyen de transport à moyenne distance. Concrètement il s’agit d’un train à lévitation magnétique qui circule à l’intérieur d’un tube dans un environnement presque vide, éliminant ainsi la quasi-totalité des frottements et de la résistance de l’air. Ce procédé lui permet de voyager confortablement à des vitesses pouvant atteindre 1 200 kilomètres par heure.

Le projet fut d’abord théorisé par Robert Goddard, spécialiste des fusées, qui a spéculé sur le concept en 1904. Elon Musk, le PDG de Tesla, a repris l’idée en 2012 et a chargé une équipe d’ingénieurs de le concevoir. Il a ensuite publié les plans de l’Hyperloop sous forme de projet open source, afin que d’autres entreprises puissent reprendre le flambeau. Parmi elles Virgin Hyperloop bien sûr, mais d’autres entreprises sont également à des stades avancés telles que l’américaine Hyperloop Transportation Technologies où encore la canadienne TransPod.

La capsule de Virgin Hyperloop.

La capsule de Virgin Hyperloop lors d’une phase de tests en 2020. Photographie : Virgin Hyperloop.

Sur le papier, ce train sous vide permettrait d’atteindre des vitesses proches de celles du transport aérien. L’objectif de 1 200 km/h est trois fois plus rapide que le train à grande vitesse et plus de 10 fois plus rapide que le train traditionnel. Il permettrait par exemple d’aller de San Francisco à Los Angeles en seulement 30 minutes, au lieu de 6 heures et demie en voiture. Ce projet très ambitieux se heurte cependant à de nombreux problèmes.

Législatifs tout d’abord, mais aussi techniques (il faut pouvoir atteindre les vitesses promises tout en assurant la sécurité des passagers), et logistiques puisqu’il faut construire tout l’écosystème nécessaire (tunnels, stations, capsules). Un véritable gouffre financier qui devra trouver la formule la plus économique pour convaincre le plus grand nombre de clients.

Toutefois, Virgin Hyperloop, société appartenant au vaste empire du magnat Richard Branson, a publié une vidéo montrant sa vision du transport par Hyperloop et son fonctionnement. L’entreprise semble très avancée sur le sujet (tout du moins dans sa communication) puisqu’elle promet les premiers trajets commerciaux dès 2027 et a même réalisé un test avec deux passagers en novembre dernier sur son site d’essai DevLoop, à l’extérieur de Las Vegas.

Un projet de plus en plus palpable

Basée à Los Angeles, Virgin Hyperloop a levé plus de 400 millions de dollars de capitaux privés depuis sa création en 2014, notamment auprès de la SNCF qui a également mis à contribution ses ingénieurs. Le projet repose sur la propulsion de capsule dans des tunnels prévus à cet effet grâce à la lévitation magnétique. Les capsules d’une capacité de 28 passagers pourront être envoyées les unes après les autres dans les tunnels à la manière d’un convoi et dépasser les 1 000 km/h. Ces dernières ne seront pas attachées entre elles et pourront ainsi se séparer pour amener les passagers à différentes destinations.

La vidéo montre les détails de l’architecture du système commercial, notamment les moteurs à lévitation embarqués, les moteurs de propulsion, et les batteries haute puissance sans toutefois rentrer plus en détail dans la partie technique. La société explique également que ses différents choix de conception permettent un impact sur l’environnement inférieur à celui des autres modes de transport et que la force G est la même que celle du rail. Un contrôle centralisé assurera la sécurité du voyage en nacelle.

Côté esthétique, le voyage a été conçu comme une expérience de luxe. À l’intérieur des capsules il ne sera pas possible d’admirer le paysage, mais la société s’est associée à l’entreprise Teague pour concevoir un intérieur spacieux et confortable. Toutefois ce mode de transport ne sera pas réservé qu’aux plus riches. Virgin Hyperloop compte bien permettre au plus grand nombre de passagers de voyager. « C’est simple. Si ce n’est pas accessible, les gens ne l’utiliseront pas. Le transport quotidien à grande vitesse n’est actuellement pas abordable pour la plupart des gens, mais nous voulons changer cette notion, » avait expliqué Jay Walder le PDG Virgin Hyperloop en janvier dernier.

Un homme et une femme assis dans une capsule de Virgin Hyperloop.

Les premiers passagers des capsules Virgin Hyperloop lors d’un test réalisé l’année dernière. Photographie : Virgin Hyperloop.

Les premières lignes de l’Hyperloop pourraient être ouvertes en Inde, pays dans lequel les transports en commun sont particulièrement surchargés. L’entreprise affirme que plusieurs nacelles peuvent partir par minute et que le système ne nécessite pas d’arrêt à chaque station. Il permettrait ainsi de transporter jusqu’à 50 000 passagers par heure, soit l’équivalent d’une autoroute à 30 voies.

Dans un futur proche, l’Hyperloop pourrait bénéficier d’un nouvel élan, alors que les gouvernements et les grandes entreprises du monde entier adhèrent à l’idée. Le projet de loi sur l’infrastructure de 1 200 milliards de dollars qui fait son chemin au Congrès des États-Unis contient des dispositions qui soutiendront le développement et le déploiement d’Hyperloop.