Nvidia reste toujours en attente d’un verdict final concernant son rachat de l’entreprise ARM. Le PDG de la société américaine souligne d’ailleurs déjà que la situation pourrait s’éterniser, quitte à dépasser la date limite fixée fin 2022 pour conclure le contrat avec ARM. Plusieurs régulateurs continuent d’examiner le dossier, dont les États-Unis, la Chine, et le Royaume-Uni. En fin de semaine dernière, l’autorité de régulation de la concurrence et des marchés britannique a rendu un premier avis sur ce rachat, soulignant notamment des « problèmes de concurrence importants ».
Nvidia arrivera-t-elle à racheter ARM ?
En septembre 2020, Nvidia annonçait le rachat d’ARM à la société SoftBank pour un montant de 40 milliards de dollars. Avant de finaliser la transaction, la société américaine doit cependant attendre le feu vert des divers régulateurs dans le monde.
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En août 2021, la situation n’a toujours pas changé et l’avenir de ce contrat reste encore incertain. Les régulateurs craignent que l’union d’ARM et Nvidia vienne nuire à la concurrence sur le marché des micro-processeurs. L’entreprise américaine, spécialisée dans la conception de cartes graphiques, finirait par mettre la main sur la société britannique développant l’ensemble des processeurs mobiles du marché. Aux dernières nouvelles, le Royaume-Uni a lancé une enquête pour des raisons de sécurité nationale autour de ce contrat.
Vers une acquisition plus longue que prévu
Le jeudi 19 août, Jensen Huang, cofondateur et CEO de Nvidia, s’est exprimé sur la situation auprès du Financial Times, en déclarant qu’il était peu probable que l’entreprise respecte le délai réglementaire de 18 mois initialement prévu.
« Nos discussions avec les régulateurs prennent plus de temps que prévu initialement, ce qui repousse le calendrier… Il ne s’agit pas d’un régulateur en particulier, mais nous sommes confiants dans l’accord, nous sommes confiants que les régulateurs devraient reconnaître les avantages de l’acquisition », explique-t-il. De premières conclusions ont d’ailleurs été dévoilées vendredi 20 août par le secrétaire d’État britannique au numérique Oliver Dowden. Dans un rapport, l’autorité de la concurrence et des marchés, le CMA, souligne avoir identifié « des problèmes de concurrence importants » via ce contrat.
ARM dans le collimateur de Qualcomm
Le régulateur britannique explique que « ARM contrôle une entrée importante et détient une position dominante sur le marché de la fourniture de la propriété intellectuelle des CPU pour les centres de données et les SmartNIC. En tant que fournisseur principal de longue date, avec plus de 90 % des parts de marché, NVIDIA dispose également d’un pouvoir de marché pour la fourniture de GPU pour centres de données ».
De ce fait, les preuves récoltées par le CMA indiquent que « l’entité issue de la fusion pourrait modifier l’interopérabilité entre les GPU pour centres de données et les CPU pour centres de données et/ou les SmartNIC basés sur la technologie ARM, afin d’améliorer les produits de NVIDIA, et alors compromettre l’opérabilité des produits de ses rivaux, de manière à « regrouper » de facto la fourniture de ces produits ».
Plusieurs acteurs du monde de la tech, Google, Microsoft et Qualcomm aux États-Unis, mais aussi Huawei en Chine, ont fait part de leurs inquiétudes auprès des différentes autorités de la concurrence. D’autres entreprises, notamment Broadcom, MediaTek, et Marvell, sont venus soutenir le projet de rachat d’ARM par Nvidia. De son côté, Qualcomm est venu montrer son intérêt pour le rachat d’ARM dans le cas où elle n’était pas vendue à Nvidia.