Microsoft a investi 5 millions de dollars dans la chaîne indienne d’hôtels économiques Oyo, selon un dépôt réglementaire effectué cette semaine. Il s’agit d’un coup de plus pour la firme de Redmond dans son développement en Asie du Sud.

Créé en 2013 et encore peu connu sur notre continent, Oyo est pourtant l’une des startups indiennes ayant le plus de potentiel. La société propose un agrégateur de réservation d’hôtels bon marché. Elle offre à des milliers d’établissements indépendants une plateforme de réservation ainsi que sa marque. Une idée novatrice dans un pays où le marché de l’hôtellerie est encore peu structuré. En échange du prélèvement d’une commission, l’entreprise aide les petits établissements à monter en gamme, être mieux référencés, et optimiser leur taux d’occupation grâce à des algorithmes développés en interne.

Le succès est tel que l’entreprise a ainsi pu investir de nombreux marchés dont l’Asie du Sud-Est, l’Europe, et les États-Unis. Ainsi, et forte de sa présence dans plus de 80 pays et 43 000 établissements référencés, la startup a atteint les 10 milliards de dollars de valorisation dès 2019. Malheureusement et alors que rien ne semblait freiner son développement, un mauvais management couplé à de mauvaises relations avec les propriétaires d’hôtels ont entaché sa croissance.

Ensuite, la pandémie est arrivée, et son chiffre d’affaires en a fortement subi les effets. Il y a encore quelques mois son principal investisseur SoftBank évaluait la startup à 3 milliards d’euros seulement. Un véritable camouflet pour l’entreprise qui a dû licencier des milliers d’employés dans le monde entier.

Heureusement, Oyo semble s’être depuis reprise en mains et les différentes mesures de déconfinement lui ont permis de relever la tête. Oyo, également soutenu par Airbnb, dispose actuellement de 780 à 800 millions de dollars de trésorerie, et a réduit ses dépenses mensuelles dans toutes les activités à 4 à 5 millions de dollars. L’arrivée de Microsoft à ses côtés qui investit 5 millions de dollars dans la startup montre bien la confiance des investisseurs envers la pépite.

Mais pour Microsoft il s’agit avant tout de pousser Oyo à l’utilisation de ses services cloud qui souhaite asseoir un peu plus son emprise sur le marché indien. Récemment, elle a soutenu d’autres pépites indiennes, notamment l’agrégateur de nouvelles et la plateforme de vidéos courtes DailyHunt, le géant du commerce électronique Flipkart et la société SaaS de logistique FarEye.