Tencent a publié ce mercredi 18 août ses résultats trimestriels pour le second trimestre 2021 qui court d’avril à juin. Le géant chinois surpasse les attentes des analystes, avec 5,6 milliards d’euros de bénéfice net, en hausse de 29% et un chiffre d’affaires de 18,2 milliards d’euros, en hausse de 20% par rapport au même trimestre l’année passée.

Des résultats convaincants qui ne suffisent pas

Pourtant, malgré ces bons résultats, Tencent inquiète. La valeur boursière de l’entreprise a chuté de 40% à Hong Kong. Depuis janvier 2021, elle a perdu près de 351 milliards d’euros. Elle a récemment cédé sa place d’entreprise asiatique la plus valorisée à TSMC.

Le Wall Street Journal pointe la dynamique inquiétante du secteur du jeu vidéo de l’entreprise, numéro un mondial du secteur. Si le chiffre d’affaires du département reste en augmentation, de 12%, l’impulsion donnée à l’activité vidéoludique de Tencent par la pandémie s’essouffle.

Bien plus préoccupant pour les observateurs, l’attitude réglementaire chinoise. Le pays a décidé en 2021 de sévèrement reprendre en main ses géants du numérique sur leurs attitudes anticoncurrentielles et leurs gestions des données. SoftBank a expliqué mi-août qu’elle cessait provisoirement ses investissements en Chine, le temps que la situation se clarifie. Une décision représentative de beaucoup d’investisseurs.

Tencent se retrouve au cœur de la tempête

Dans le domaine de prédilection de Tencent, le jeu vidéo, le pouvoir a annoncé début août la fin des avantages fiscaux dont bénéficiaient les entreprises du secteur. La société doit repasser à un taux d’imposition sur les sociétés de 25% au lieu de 11%. Un coup dur qui n’est pas venu seul. Un média officiel a publié un article au vitriol contre les jeux en ligne qualifiés « d’opium de l’esprit ». Il a immédiatement eu un effet négatif sur la valeur de l’entreprise.

En juillet c’est l’Administration d’État pour la régulation du marché qui a décidé de bloquer la création d’une grande plateforme de streaming de jeux vidéo. L’autorité antitrust a bloqué la fusion entre DouYu et Huya, voulu par Tencent pour créer ce nouveau service. Plus tôt elle avait interdit à Tencent de signer des accords de licences exclusives avec de grandes maisons de disques internationales.

Le géant du numérique attend une accalmie du côté des autorités

La veille de la publication des résultats de l’entreprise, le régulateur énonçait encore de nouvelles règles sur la confidentialité des données auxquels Tencent devra se plier. Les autorités chinoises ont décidément le sens du timing, puisque WeChat, le service le plus populaire de l’entreprise, a été placé dans une liste de 43 applications accusée de transférer illégalement des données sur les utilisateurs.

Comme les autres géants du numérique chinois, Tencent devra subir les atermoiements des autorités chinoises. L’entreprise a des bases suffisamment solides pour maintenir son développement et pour prendre son mal en patience. Les deux législations sur la confidentialité des données et sur la concurrence devraient être adoptées en Chine d’ici fin 2021. Une fois Tencent mise en conformité, la pression des autorités sur l’entreprise pourrait s’atténuer.