Le laboratoire californien National Ignition Facility revendique une avancée historique dans la fusion nucléaire en ayant presque atteint le seuil d’ignition. Ce dernier fait référence à l’instant où l’énergie produite dépasse celle utilisée pour provoquer la réaction. Les chercheurs l’ont atteint à 70%, contre seulement quelques pourcents auparavant. « Ce résultat est une avancée historique pour la recherche sur la fusion par confinement inertiel », revendique dans un communiqué Kim Budil, le directeur du Lawrence Livermore National Laboratory.

Cette avancée doit faire un pas de plus vers l’utilisation de la fusion nucléaire pour la production électrique. Sa réaction est la même que celle du Soleil. Ainsi, le terme de « soleil artificiel » est utilisé pour évoquer la fusion nucléaire. Cette méthode est différente de la fission nucléaire, actuellement utilisée dans les centrales.

L’expérience, menée en collaboration avec Laboratoire Lawrence Livermore, a été réalisée le 8 août 2021. La concentration de lasers sur un point unique a permis de « produire un point chaud du diamètre d’un cheveu, générant plus de 10 quadrillions de watts par la fusion, pendant 100 trillionièmes de secondes », indique le communiqué. L’expérience sera reproduite dans les mois à venir.

La Chine, l’Europe, la Russie, la Corée travaillent également sur des « soleils artificiels »

Contrairement à la fission nucléaire, la fusion nucléaire n’émet pas de déchets radioactifs. Elle est également présentée comme non émettrice de gaz à effet de serre, de fait cette affirmation ne prend pas en compte les installations nécessaires à son fonctionnement, et elle s’appuie sur une énergie dite naturelle, inépuisable, peu risquée et peu coûteuse. La solution parfaite pour la production d’énergie ? Jeremy Chittenden, co-directeur du centre de recherche à l’université Imperial College London, nuance à Sciences et Avenir : « Transformer ce concept en une source d’énergie électrique renouvelable sera probablement un long processus et impliquera de surmonter des défis techniques conséquents ».

« C’est l’avancée la plus significative dans la fusion inertielle depuis ses débuts en 1972 », soutien à Steven Rose, également co-directeur du centre de recherche dans ce domaine à l’université Imperial College London.

En juin 2021, Pékin a également revendiqué un pas de géant pour son « soleil artificiel ». La Chine indiquait ainsi avoir tenu une température de 120 millions de degrés Celsius pendant 101 secondes. En 2018, elle a indiqué avoir atteint 100 millions de degrés Celsius. Des projets de fusion nucléaire sont également en cours en Europe, en Russie ou encore en Corée.