Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a publié le 9 août dernier des prévisions très alarmantes. Selon le président de la COP26 (Conférence des Nations unies sur le changement climatique), Alok Sharma, il s’agit de « l’avertissement le plus sévère jamais lancé sur le fait que le comportement humain accélère de manière alarmante le réchauffement climatique ». Face à ce constat, il est donc urgent de s’interroger sur nos pratiques et habitudes. Au cœur de nos usages numériques, l’impact environnemental du cloud fait débat. Voici pourquoi.

Le numérique : une pollution bien réelle

Impossible aujourd’hui de se passer de Google, que nous utilisons de manière intensive au quotidien. C’est pourtant un comportement qui n’est pas anodin en termes d’impact environnemental, puisqu’une simple recherche peut générer jusqu’à sept grammes de dioxyde de carbone.

De la même manière, nos usages concernant les smartphones sont extrêmement polluants. Le temps passé quotidiennement à visionner des vidéos, à naviguer sur Internet, à utiliser les réseaux sociaux est de plus en plus important : une heure tous les jours sur votre appareil génère 1 250 kg de dioxyde de carbone par an !

Tout aussi néfaste pour l’environnement, la blockchain, et notamment les cryptomonnaies, est également très énergivore. Elle fera d’ailleurs prochainement l’objet du Crypto Climate Accord, à l’initiative de tous les acteurs du secteur.

Enfin, le développement exponentiel du cloud computing génère un impact énorme sur la consommation mondiale d’électricité et génère lui aussi du dioxyde de carbone : ce secteur pourrait, d’ici 2025, consommer 20% de l’électricité mondiale et émettre 5% de CO2 selon une récente étude suédoise.

Le cloud peut-il être écologiquement responsable ?

Si le cloud pollue autant, c’est pour plusieurs raisons :

  • Les datacenters nécessaires pour le stockage sont de plus en plus nombreux, et ces infrastructures ont un important impact environnemental.
  • Le cloud entraîne de nouveaux usages, notamment l’infobésité : il donne l’illusion d’une capacité infinie, on stocke et on duplique donc plus facilement les données, sans s’interroger sur la nécessité de la faire.
  • Puisqu’il facilite l’accès aux données, le cloud génère aussi davantage d’activité et donc d’émissions de CO2. En mode nomade, chez soi, sur son lieu de travail, on peut y accéder n’importe quand et n’importe où.

Toutefois, l’impact du cloud sur l’environnement est loin d’être uniquement négatif.
En effet, il permet même aux entreprises de réduire leur empreinte carbone !

Recourir au cloud, c’est tout d’abord dire adieu aux serveurs sur site, qui sont de très gros consommateurs d’énergie car ils doivent notamment bénéficier d’une alimentation électrique ultra performante et être climatisés 24h/24h. En outre, les applications natives du Cloud consomment moins d’infrastructure, d’espace physique et d’énergie par utilisateur.

De plus, le développement du télétravail, qui s’est considérablement accéléré avec la crise sanitaire du Covid-19, a poussé les entreprises à adopter de plus en plus massivement le cloud. Ceci permet notamment de diminuer le besoin en grands espaces de bureaux, et donc de baisser les émissions de CO2. Et puisque le cloud facilite le télétravail, il est aussi directement lié à la diminution de la pollution générée par les automobiles puisque les déplacements ne sont plus quotidiens.

Même si le numérique est une activité qui reste polluante, elle est toutefois nécessaire aujourd’hui. Le développement du cloud comporte donc des inconvénients mais aussi des avantages : il s’agit donc d’en optimiser et d’en rationaliser l’utilisation au quotidien.