Politico, le site d’information politique américain de Washington, cherche à obtenir jusqu’à 1 milliard de dollars dans le cadre d’un accord potentiel avec le géant allemand de l’édition Axel Springer.

Axel Springer, le groupe allemand, propriétaire entre autres du tabloïd le plus lu outre-Rhin Bild et du quotidien conservateur Die Welt, est en discussion pour prendre une participation au capital de Politico. Lancé en 2007, Politico a profondément remodelé la couverture médiatique de l’actualité politique aux États-Unis en dévoilant les coulisses des affaires quotidiennes à Washington grâce à ses courts billets, ses envois d’e-mails matinaux, et son suivi approfondi des élections et des événements législatifs. Les négociations qui incluent également la possibilité d’un rachat total ne sont toutefois pas définitives et peuvent encore échouer.

Sous la houlette de son propriétaire, Robert Allbritton, Politico est en pourparlers avec Axel Springer au sujet d’un investissement potentiel d’un milliard de dollars ou d’une vente pure et simple. La transaction deviendrait ainsi l’une des fusions de médias les plus élevée de l’histoire récente, avec une prime équivalente à 5 fois le chiffre d’affaires annuel de Politico, qui génère 200 millions de dollars de revenus par an.

Néanmoins Axel Springer a beaucoup à gagner dans cette opération. Les deux sociétés ne sont pas inconnues l’une pour l’autre. Politico s’était en effet associé à Axel Springer en 2014 pour lancer Politico Europe à travers une filiale commune sur le Vieux Continent. Mais comme Axel Springer ne contrôle pas l’entité, elle ne peut pas étendre ses activités sans l’accord de Robert Allbritton. Un accord avec Politico pourrait résoudre ce problème, tout en renforçant la présence du groupe allemand aux États-Unis. Il a d’ailleurs augmenté ses participations dans les médias américains au cours des dernières années. La société a ainsi acheté Business Insider en 2015 pour environ 500 millions de dollars, et a récemment acheté Morning Brew, un éditeur numérique.

Pour le moment, aucun des deux parties n’a souhaité faire de commentaire. Un porte-parole a répondu aux demandes de renseignements en se référant à un courriel envoyé hier au personnel, dans lequel le propriétaire de Politico déclarait que ses « sociétés ont pour politique claire de ne pas faire de commentaires – nous ne confirmons pas, nous ne nions pas, nous ne faisons pas de clin d’œil, nous ne faisons pas de signe de tête » au sujet des transactions en cours. Axel Springer s’est également refusé à tout commentaire.