Ce lundi 16 août, de très nombreuses pages Wikipédia ont changé d’apparence et affiché de grandes croix gammées. Une nouvelle preuve des nombreuses vulnérabilités de l’encyclopédie en ligne.

En effet, ce n’est pas la première fois que des pages Wikipédia sont vandalisées. L’ampleur de cette opération malveillante est néanmoins assez rare. Au total, ce sont près de 53 000 pages, dont celles de Joe Biden, de Kamala Harris, de Justin Trudeau, de Jennifer Lopez ou encore de Madonna, qui ont été affectées : lors de leur ouverture, elles arboraient un fond rouge avec de grandes croix gammées en arrière-plan.

Si les symboles ne se sont affichés que quelques minutes avant que des modérateurs de Wikipédia ne passent à l’action, cela n’a pas échappé à certains utilisateurs, à l’instar d’Ann Coulter, auteure et polémiste américaine, qui n’a pas hésité à relayer une capture d’écrab sur son compte Twitter :

Interrogée par Gizmodo, une porte-parole de la Wikimedia Foundation a assuré que ce vandalisme violait de nombreuses politiques de Wikipédia. « Les administrateurs bénévoles ont déjà réparé le vandalisme, bloqué le compte responsable et évalueront plus avant la situation pour voir si d’autres recours sont nécessaires. Au fil des ans, un certain nombre d’outils et de processus ont été développés pour repérer et corriger rapidement les actes de vandalisme sur le site. La plupart des actes de vandalisme sur Wikipédia sont corrigés en moins de cinq minutes, comme nous l’avons vu aujourd’hui », a-t-elle affirmé.

Dans ce cas précis, l’utilisateur mis en cause, qui s’était inscrit sur le site une dizaine de jours auparavant, n’a pas directement modifié les pages une par une, mais a plutôt ciblé un template d’article qui était utilisé par plus de 50 000 pages. En s’y prenant de la sorte, il a pu passer outre les protections habituelles dont bénéficient certaines pages de Wikipédia. « Je n’avais pas réalisé que les modèles utilisés sur des dizaines de milliers de pages n’étaient pas naturellement protégés par des modèles. Quelque chose qui peut vandaliser 53 000 pages à la fois semble être une grosse lacune dans la sécurité », a ainsi déclaré l’un des modérateurs du site.

Si ce vandalisme a vite été nettoyé, il est l’exemple que Wikipédia doit mieux protéger certains éléments de son site pour se prémunir de tels actes.