Dans une récente déclaration, la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen, a frappé un grand coup contre Pékin en déclarant vouloir réduire la dépendance de sa chaîne d’approvisionnement et de sa logistique vis-à-vis de la Chine. Tsai Ing-wen ne cache pas non plus sa volonté d’attirer de nouveaux talents technologiques du monde entier pour prendre son indépendance dans le domaine de la supply chain.

Taïwan ne cache plus ses ambitions

Les déclarations de la présidente taïwanaise sont très rares. Pourtant, quand elles ont lieu elles sont fracassantes. Tsai Ing-wen s’est livrée au média japonais Bungei Shunju sur l’avenir de son pays. La question centrale tournait autour des semi-conducteurs et de la domination de Taïwan sur ce domaine au cœur de l’actualité depuis maintenant plus d’un an. L’industrie taïwanaise des semi-conducteurs domine le marché mondial, notamment grâce à TSMC. Les géants taïwanais ont assez peu de concurrence sur ce marché. Le petit pays compte même 70% des équipementiers mondiaux.

Tsai Ing-wen n’a pas caché sa volonté de continuer de creuser l’écart, notamment avec la Chine, en prenant un peu plus son indépendance notamment vis-à-vis de sa chaîne d’approvisionnement. Pour rester leader dans le domaine, Tsai Ing-wen sait parfaitement qu’il est primordial de recruter des talents dans le domaine des nouvelles technologies. C’est justement ce qui est en train de se passer à l’étranger avec l’expansion des entreprises taïwanaises de semi-conducteurs qui installent des usines de fabrication à l’étranger. La présidente précise ceci : « il est très difficile de compter uniquement sur Taïwan pour recruter d’excellents talents ».

Un pied de nez à la Chine

Depuis plusieurs années, le pays s’efforce de renforcer les compétences numériques et linguistiques des Taïwanais, mais attirer des talents internationaux est un objectif dans le viseur du gouvernement pour « établir une réserve de talents ». La présidente taïwanaise envisage un avenir de coopération avec les nations où les entreprises de semi-conducteurs s’installent. Elle précise que : « si les avantages des entreprises taïwanaises peuvent être combinés avec les forces du Japon et des États-Unis, nous pourrons chacun en tirer profit ». TSMC a effectivement prévu de développer de nouvelles infrastructures au Japon, en accord avec le gouvernement.

Un véritable pied de nez à la Chine. En effet, la présidente a également précisé ceci : « Taïwan a également adopté une position selon laquelle elle ne devrait pas dépendre exclusivement de la Chine pour ses bases de production et ses marchés, et envisager divers risques, afin que le commerce et les investissements puissent se développer de manière diversifiée ». Le gouvernement prévoit donc de diversifier sa chaîne d’approvisionnement et cela ne devrait pas plaire à Pékin qui travaille beaucoup avec les entreprises technologiques taïwanaises. La Chine a déjà réagi en affirmant que : « la présidente Tsai Ing-wen tente de minimiser l’importance de la Chine dans l’économie taïwanaise ».