Lors de sa deuxième année d’étude au MIT, en 2014, Jeremy Rubin, a décidé de donner 100 $ en bitcoins à chaque étudiant de premier cycle universitaire. Près de sept mois plus tard, soutenu par d’anciens élèves et quelques aficionados de cryptomonnaie, il se retrouvait avec un demi-million de dollars de dons à distribuer. 3 108 étudiants ont ainsi accepté de participer à son projet. À cette époque, un bitcoin valait seulement 336 $.

Si tous les heureux destinataires de cette somme n’avaient pas touché à cette somme, le collectif « MIT Airdrop », dont faisait partie Jeremy Rubin, aurait été plus riche de 44,1 millions de dollars aujourd’hui. Relayée CNBC, des chercheurs ont fait le point sur l’utilisation de ces 100 $ de bitcoins par les étudiants du MIT.

Qu’ont-ils fait avec 100 $ de bitcoins ?

Pour commencer, un étudiant du MIT sur 10 a encaissé les 100 $ de bitcoins dans les deux semaines après réception. À la fin de l’expérimentation en 2017, un quart des participants avait retiré leur solde de cryptomonnaie. Dès ce moment-là, les créateurs de l’expérience ont arrêté de suivre les transactions effectuées au sein des étudiants, et ont publié leurs résultats dans Science. Quelques personnes se sont tout de même exprimées concernant l’utilisation de leurs bitcoins.

Pour commencer, Van Phu, ingénieur logiciel et cofondateur du courtier en cryptographie Floating Point Group, avoue tout d’abord regretter d’avoir dépensé une grande partie des bitcoins du projet pour acheter sushi. Il déclare ainsi que « l’une des pires choses et l’une des meilleures choses au MIT est ce restaurant appelé Thelonious Monkfish. […] J’ai utilisé une grande partie de ma crypto’ pour acheter des sushis ».

Un autre ancien élève de l’Institut, Sam Trabucco, estime de son côté que la moitié des étudiants du projet avait dépensé leur butin dans ce restaurant. « C’était le seul restaurant de Cambridge qui acceptait le bitcoin à l’époque, et c’était un endroit assez populaire », explique-t-il. Depuis, le restaurant a changé de nom et ne propose plus cette méthode de paiement.

Les résultats de l’étude démontrent tout de même que 75% des élèves ont conservé leur fraction, elle vaut aujourd’hui 13 630 dollars (un bitcoin valant 47 000 dollars). Au sein de l’équipe de chercheurs se trouvait Christian Catalini, l’un des créateurs de la Diem (anciennement Libra), la monnaie numérique de Facebook. « Ce qui était fascinant, c’est que dans un sens, les étudiants du MIT ont eu raison. La grande majorité a conservé son bitcoin comme un investissement. Et peut-être que cela semble évident étant donné que le prix a augmenté de façon spectaculaire. Mais je pense qu’en 2014, il n’était pas du tout évident que quelque chose qui valait à l’époque, je pense 250 dollars, vaudrait plus que ça, » explique-t-il.