Il y a quelques jours en Birmanie, Facebook avait décidé de supprimer une publication qui, selon le réseau social, violait le règlement. Facebook a d’abord considéré que le message en question était une critique envers le peuple chinois. Grâce à la vigilance du conseil de surveillance de Facebook mis en place en octobre 2021, et à une meilleure analyse du sens de la publication, les modérateurs ont finalement restauré le post.

Une question de sens

Ce sont les premiers effets de la mise en place du conseil de surveillance chez Facebook. Cet organe interne a été pensé pour agir comme un contre-pouvoir au sein du géant des réseaux sociaux et cette actualité prouve son efficacité. En effet, c’est en Birmanie que ce message avait initialement été retiré pour « violation des politiques relatives aux discours de haine raciale à l’encontre de la Chine ». Après analyse, le conseil de surveillance a finalement estimé que la phrase qui posait problème devait plutôt être considérée comme une critique constructive de l’influence gouvernement chinois.

La décision repose en réalité sur la façon dont les modérateurs de Facebook ont traduit un mot birman. Celui-ci : « $တရုတ် ». Facebook avait d’abord traduit cette expression par « putain de chinois » et l’avait ainsi classé dans la catégorie « discours de haine de niveau 2 » selon le règlement de la plateforme. Chose assez rare, l’utilisateur visé a décidé de faire appel de la décision, pour tenter de faire republier sa publication. Il a donc pris le soin de décrire le sens de son message et a demandé à ce que son post soit lu par « une personne qui comprend la langue ».

Nouvelle preuve de la vigilance du conseil de surveillance

Grâce au conseil de surveillance, Facebook a finalement fait marche arrière et s’est rangé du côté de l’utilisateur. Le réseau social a déclaré que : « le post critique l’influence de l’État chinois plutôt que le peuple chinois lui-même. Comme le même mot est utilisé en birman pour faire référence à un État et aux personnes de cet État, le contexte est essentiel pour comprendre le sens voulu. Un certain nombre de facteurs ont convaincu le conseil de surveillance que l’utilisateur ne visait pas le peuple chinois, mais l’État chinois ».

En Birmanie, Facebook a souvent été confronté à des problèmes de modération. Le réseau social a même été accusé d’attiser la violence raciale dans le pays. Après un coup d’État militaire en février, Facebook a été brièvement bloqué dans le pays et a mis en place un certain nombre de mesures de modération d’urgence une fois l’accès rétabli. C’est pour répondre aux inquiétudes des organisations et des utilisateurs que ce conseil de surveillance a été créé. Il s’agit de la quatorzième décision publique de ce conseil.