Le géant de l’e-commerce continue de traquer ses employés. Après avoir surveillé les activités syndicales de ses travailleurs, des militants écologiques, ou encore des mouvements sociaux et introduit des caméras intelligentes pour surveiller ses livreurs, Amazon souhaite désormais suivre à la trace les mouvements de souris ainsi que les mots tapés au clavier par ses employés. Afin de justifier la mise en place de ce système, la société américaine explique vouloir protéger ses clients à la suite de multiples vols de données opérés par des travailleurs malhonnêtes, des imposteurs ou encore des hackers.

Amazon veut tout savoir sur ses employés

Motherboard vient de dévoiler le contenu d’un nouveau document interne d’Amazon. À travers ce dernier, nous apprenons que le géant de l’e-commerce souhaiterait se tourner vers des outils de l’entreprise BehavioSec afin d’épier les données tapées par ses employés sur leurs claviers et souris. Via cette initiative, la firme américaine rappelle de nombreux cas où des personnes ont réussi à subtiliser des données clients Amazon.

Même si une solution recherchée par Amazon comportait la capture de toutes les frappes d’un employé, une alternative aurait attiré l’œil de l’entreprise : un système permettant de générer un profil basé sur les mouvements naturels du clavier et de la souris de l’employé. Le dispositif permettrait ainsi de vérifier si la même personne contrôle le compte du travailleur afin d’attraper les pirates ou les imposteurs qui pourraient ensuite voler des données à Amazon.

Le document précise aussi les différentes menaces dont Amazon souhaite se prévaloir grâce à ce dispositif. La première est que des travailleurs se faisant passer pour des employés du service client réussissent à accéder aux données clients d’Amazon. La seconde raison évoquée est le « risque élevé d’exfiltration de données » suite à la mise en place du travail à domicile. Il est notamment difficile de vérifier l’identité des travailleurs externes ou ceux externalisés. Le document souligne que « de réduire de 100 % les prises de contrôle par des imposteurs pour atteindre zéro cas par an » d’ici à la fin de l’année 2022. Selon Amazon, l’achat du logiciel BehavioSec pour environ 750 000 utilisateurs, soit le moment où la licence deviendrait rentable, coûte 1 360 000 dollars.

Face à la divulgation de ce document interne, Barbara Agrait, responsable des relations publiques chez Amazon, a déclaré auprès de Motherboard que « le maintien de la sécurité et de la confidentialité des données des clients et des employés fait partie de nos plus grandes priorités. Bien que nous ne partagions pas les détails des technologies que nous utilisons, nous explorons et testons continuellement de nouvelles façons de sauvegarder les données liées aux clients tout en respectant la vie privée de nos employés. Et nous le faisons tout en restant conformes aux lois et réglementations applicables en matière de confidentialité ».