Pony.ai a mis en suspens son projet d’introduction à la bourse de New York selon les informations de Reuters. N’ayant pas reçu de feu vert des autorités chinoises, la startup de conduite autonome soutenue par Toyota a décidé de ne pas prendre le risque de finir comme Didi Chuxing. Cette dernière a subi les foudres de Pékin après son entrée en bourse à Wall Street à la fin du mois de juin.

Pony.ai craint Pékin

Depuis l’affaire Didi Chuxing, Pony.ai est la première entreprise aussi importante a avoir renoncé, du moins pour un temps, à ses projets de cotation aux États-Unis. D’autres startups d’importance moindre, comme LinkDoc Technology ou Hello ont déjà renoncé à ce type d’opération. La Chine a décidé de fermement dissuader ses entreprises d’entrer en bourse à l’étranger en général et plus particulièrement aux États-Unis.

Pony.ai, qui teste ses véhicules autonomes en Californie ou à Pékin et Guangzhou redoute les conséquences d’entamer cette procédure. Y compris en fusionnant avec une société d’acquisition à vocation spécifique (SPAC). Les SPAC sont devenus un moyen populaire pour l’introduction en bourse des entreprises technologiques de conduite autonome. Il s’agit de structure sans réalité opérationnelle qui lève des fonds pour racheter une entreprise dans un délai fixé et ainsi permettre à cette dernière d’être cotée.

Des pourparlers ont pourtant été engagés pour une entrée en bourse de Pony.ai via une fusion avec VectolQ Acquisition II. L’opération devait être financée par un placement privé d’environ 1,2 milliard de dollars auprès d’investisseurs. Octobre devait être le mois où l’introduction aurait dû être menée à bien.

Une introduction en bourse préparée depuis plusieurs mois

En novembre Pony.ai avait déclaré que sa valorisation atteignait 5,3 milliards de dollars après une levée de fonds à 1 milliard. En juin, l’entreprise a recruté Lawrence Steyn, vice-président de la banque d’investissement JPMorgan Chase en tant que directeur financier pour préparer l’introduction en bourse. Le même mois, James Peng, PDG de Pony.ai, a déclaré à Reuters que l’a société comptait mener cette opération afin de financer la commercialisation de services de transport sans chauffeur.

Appelé à commenter les révélations de l’agence de presse, le porte-parole de Pony.ai a déclaré qu’il n’existait pas de calendrier pour une introduction en bourse aux États-Unis. Ce dernier a refusé de commenter l’existence d’éventuelles discussions pour concrétiser cet objectif. Ni les autorités chinoises ni VectolQ Acquisition II n’ont répondu aux questions de Reuters.

D’après les informations de l’agence, Pony.ai espère toujours obtenir l’autorisation de Pékin. Une décision reste donc toujours attendue. Elle pourrait organiser une nouvelle levée de fonds lors d’un tour de table, avec une valorisation de 12 milliards de dollars.