Pour la première fois depuis son introduction en Bourse, Deliveroo a dévoilé ses résultats le 11 août 2021. Sur les six premiers mois de l’année, l’entreprise de livraison de repas a réduit ses pertes avant impôts de près d’un cinquième pour les ramener à 104,8 millions de livres (près de 124 millions d’euros) indique Deliveroo. Un an plus tôt, la perte nette du groupe s’élevait à 126,2 millions de livres. Cette diminution s’explique par des investissements marketing, ainsi que par le besoin d’attirer de nouveaux livreurs afin de répondre à l’importante demande.

Les services de Deliveroo touchent 72% de la population britannique

Le chiffre d’affaires de Deliveroo a augmenté de 82% pour atteindre 922,5 millions de livres (environ 1 milliard d’euros). Celui-ci a été boosté par la hausse des commandes qui a doublé par rapport à l’année précédente. Sur le premier semestre 2021, l’entreprise en a assuré 148,8 millions.

Cette croissance a été stimulée par la fermeture des restaurants pendant les confinements. Néanmoins, depuis la réouverture de l’économie au Royaume-Uni – le principal marché du groupe – Deliveroo soutient n’avoir observé aucun « impact important » sur ses activités. L’entreprise le justifie par une hausse de la demande pendant l’Euro 2020.

« Nous assistons à une forte croissance et à un fort engagement de nos clients sur l’ensemble de nos marchés, à mesure que les restrictions sont levées », revendique Will Shu, fondateur et PDG de Deliveroo. Au premier semestre 2021, au Royaume-Uni, la valeur brute des transactions, indice qui mesure les dépenses des clients, a augmenté de 110%. Les prévisions estiment cette croissance de la valeur brute des transactions entre 50% à 60% pour le second semestre. Au Royaume-Uni, les services de Deliveroo atteignent 72% de la population.

L’éthique va-t-elle rattraper Deliveroo ?

Si ses résultats sont encourageants, l’analyste de AJ Bell Danni Hewson les nuance : « les critiques de Deliveroo continueront à mettre en avant les problèmes liés à la manière dont il traite ses livreurs et le fait qu’il est encore loin de faire des profits », explique-t-il au Figaro. Dans un secteur très concurrentiel, notamment avec Uber Eats et Just Eat, cela pourrait devenir pénalisant. Un exemple de cette problématique est la prévision de Deliveroo de quitter l’Espagne qui obligera dès le 12 août le salariat des livreurs.

Le 11 août au matin, à la Bourse de Londres, le titre de Deliveroo chutait de 3,099%. Avant la publication de ces chiffres, et après que l’entreprise Delivery Hero ait annoncé lundi une participation de 5 % au capital de Deliveroo, les actions de la firme avaient augmenté de 12%. Pour le moment, l’action de Deliveroo se vend moins cher que lors de l’entrée en bourse peu concluante où elle avait chuté d’un quart.