AV AutoX, soutenue par Alibaba, Baidu, autre géant du numérique, et des dizaines d’entreprises sont engagées dans une course effrénée à la conquête du marché des robots-taxis en Chine. Ils sont bien aidés par les autorités chinoises qui ont, ces dernières années, mis en place un cadre réglementaire très favorable au développement de l’activité.

Il est déjà possible de prendre des robots-taxis dans certaines villes chinoises

Le robot-taxi va très rapidement devenir une réalité en Chine s’il ne l’est pas déjà. Un service est même déjà disponible à Shenzhen, près de Hong-kong, sans chauffeurs. AV AutoX l’a testé à partir de décembre 2020 puis l’a ouvert au public en janvier. Jewel Z. Li, directeur de l’exploitation d’AutoX, vante « le seul service de RoboTaxi entièrement sans conducteur en Chine » rapporte IEEE Spectrum. L’entreprise dispose également d’un centre d’opération à Shanghai où un service limité de robots-taxis est également proposé depuis plus d’un an.

Baidu n’est pas en reste. L’entreprise a également annoncé l’ouverture prochaine d’un centre à Shanghai pour servir de base pour les robots-taxis, robot-bus de la marque Apollo de l’entreprise. Cette dernière propose également des trajets gratuits en robots-taxis au sein de zones prédéfinies à Changsha, dans les terres, à Cangzhou juste au sud de Pékin et dans la capitale elle-même. En mai 2021, un service commercial a été lancé dans une zone de 1,2km2 à l’ouest de la ville et en juillet 2021 un programme pilote sur un district de la ville de Guangzhou, dans la région de Hong Kong, a vu le jour. Baidu a annoncé son intention de déployer 3 000 robots-taxis dans 30 villes chinoises d’ici la fin 2023.

Une réglementation chinoise favorable au développement de la voiture autonome

Pékin a approuvé il y a un peu plus de trois ans les essais de voitures sans conducteurs sur des voies sélectionnées pour. Des dizaines de villes ont suivi en accordant des permis pour des programmes pilotes. 70 entreprises ont participé. Hormis les exemples précédemment cités, Huawei souhaite se lancer, WeRide, soutenu par l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, a mis en avant ses ambitions avec une levée de fonds impressionnante en juin.

Didi Chuxing actuellement dans le viseur des autorités chinoises est aussi engagé dans la course avec un service à Shanghai dès 2019. Avant son accrochage avec Pékin, Didi misait sur une flotte de un million de taxis autonomes d’ici 2030.

Cette effervescence chinoise autour de la voiture autonome et par extension du taxi autonome n’est pas due au hasard. Dès 2019 les régulateurs de l’Empire du Milieu ont autorisé des essais limités de robots-taxis. En janvier 2021 le ministère de l’Industrie et des Technologies de l’Information a publié un projet politique autorisant les taxis d’AV AutoX sur les autoroutes. À terme l’ambition est d’ouvrir le marché des robots-taxis dès 2025. Selon les estimations de la banque Suisse UBS, d’ici 2030, le secteur des robots-taxis pourrait représenter au moins 2000 milliards de dollars par an.