Selon Bloomberg qui cite des gens en lien avec l’affaire, Didi Chuxing envisage plusieurs solutions pour apaiser Pékin, et notamment de céder la gestion de ses nombreuses données à un acteur tiers.

Depuis son introduction très réussie à la bourse de New York en juin dernier, le géant chinois est la cible des autorités de son pays, qui estiment qu’une IPO dans une bourse étrangère peut mener à une fuite de données et poser des problèmes pour la sécurité nationale. Alors que de très lourdes sanctions se préparent à son encontre, Didi pourrait ainsi devenir un exemple pour dissuader d’autres entreprises de s’inscrire à une bourse en dehors de Chine.

Si pour l’heure, on ignore ce qui va arriver à l’équivalent d’Uber en Empire du Milieu, plusieurs propositions ont déjà été évoquées. Par exemple, la suspension de certaines opérations de la firme, l’introduction d’un investisseur issu du public ou encore, une amende. Aussi, il est possible que Pékin ordonne une privatisation forcée de Didi, ou encore un retrait des actions américaines de cette dernière. Quoi qu’il en soit, l’entreprise risque d’être sanctionnée encore plus lourdement qu’Alibaba, qui a écopé d’une amende record de 2,3 milliards d’euros pour pratiques anticoncurrentielles.

Pour éviter le pire, Didi Chuxing aurait proposé de remettre ses données les plus sensibles à un acteur tiers, qui soit préférablement issu du secteur public pour apaiser les autorités. Il est néanmoins difficile de connaître les contours d’une telle manœuvre, car Didi a besoin de ses données pour opérer ses activités : elle organise 25 millions de trajets par jour entre 400 millions d’utilisateurs et de conducteurs.

Cela fait maintenant près de 10 mois que Pékin a décidé de largement renforcer sa législation à l’encontre des big tech chinoises dans le but de mieux les réguler. Si au départ, cela visait principalement les pratiques anticoncurrentielles, le gouvernement cible également la gestion du taux immense de données que détiennent ces entreprises. Comme le rappelle Bloomberg, le contrôle de ces informations est crucial pour le Parti communiste, qui veut s’assurer de répandre les richesses au-delà d’un petit cercle de milliardaires.

En 2017 par exemple, une loi a obligé des géants américains comme Apple et Amazon à stocker leurs données chinoises dans le pays, tout en les forçant à avoir recours à des partenaires locaux pour leur gestion. Il est envisageable que Didi ait droit au même traitement de faveur, mais il va falloir s’armer de patience pour le savoir. Les sanctions pourraient tomber dans quelques semaines voire dans plusieurs mois.