Le 2 août, l’organisation Retail, Wholesale and Department Store Union (RWDSU) a offert de nouveaux éléments qui pourraient remettre en cause la création d’un syndicat chez Amazon. En effet, bien que les employés de l’entrepôt de Bessemer s’y soient opposés, une responsable du National Labor Relations Board (NLRB), une agence chargée du droit du travail, préconise un second vote.

Le RWDSU n’en démord pas

Le RWSDU compte bien transformer l’échec de syndicalisation des salariés d’Amazon en réussite. En avril dernier, l’organisation s’était vivement investie dans l’affaire en déposant plusieurs recours à l’encontre du géant de l’e-commerce. Elle avait fait parvenir 23 objections, l’accusant d’être intervenu illégalement dans les élections et d’avoir manipulé les conditions de vote.

Parmi celles soulignées, le fait qu’Amazon ait installé une boîte aux lettres à l’extérieur de l’entrepôt juste avant le dépôt des scrutins, à la vue des caméras. Le RWDSU considère que les employés n’ont pas pu voter librement. Par ailleurs, certains d’entre eux auraient été menacés de licenciement, ou de perdre des avantages sociaux.

“Le comportement d’Amazon tout au long du processus électoral était méprisable. Amazon a triché, ils se sont fait prendre et ils sont tenus pour responsables”, a déclaré le président du RWDSU Stuart Appelbaum, dans un communiqué.

Ainsi, la responsable du NLRB chargée du dossier “a déterminé qu’Amazon avait enfreint le droit du travail”. Elle recommande au responsable régional de l’organisation “de suspendre les résultats du vote et d’en organiser un second”, indique le RWDSU. Une décision devrait être rendue au cours des prochaines semaines.

Amazon compte bien s’opposer à cette décision

De son côté, le géant de l’e-commerce, connu pour ses positions anti-syndicales, a indiqué qu’il contesterait cette décision et prendrait les mesures nécessaires afin de conserver le résultat du vote initial.

“Nos collaborateurs ont eu l’opportunité de se faire entendre pendant une période agitée où toutes sortes de voix pesaient dans le débat national et, finalement, ils ont voté massivement en faveur d’un lien direct avec leurs responsables et l’entreprise”, a réagi un porte-parole de la firme dans un communiqué.

Progressivement, l’étau se resserre autour d’Amazon, et de plus en plus de syndicats ont la société dans le collimateur. En juin dernier, L’International Brotherhood of Teamsters (IBT), qui représente plus de 1,4 million de travailleurs dans le secteur du transport, de la logistique et de l’entreposage, a indiqué vouloir aider les salariés de la firme à se syndiquer.