Le fondeur Semiconductor Manufacturing (TSMC) a reçu l’approbation finale par les autorités de Taïwan pour la construction de son usine de fabrication de puces la plus avancée du monde, ont révélé nos confrères de Nikkei Asia ce 28 juillet 2021. Cette nouvelle arrive seulement un jour après qu’Intel, son rival américain, ait déclaré vouloir prendre la tête de l’industrie des semi-conducteurs.
TSMC avance ses pions pour la construction de son usine
Dans le contexte de la pénurie mondiale de semi-conducteurs, TSMC multiplie ses efforts et ses investissements pour conserver sa place de numéro un dans l’industrie des puces électroniques. Après avoir investi 28 milliards de dollars pour la R&D et la production en janvier 2021, le fondeur taïwanais a injecté 100 milliards de dollars supplémentaires au mois d’avril de la même année pour augmenter sa capacité de production.
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Afin de rester en tête de course sur l’innovation, TSMC souhaite également construire l’usine de semi-conducteurs la plus avancée du monde. Le fondeur a choisi Taïwan, et plus précisément la ville de Hsinchu, pour se faire. Et aujourd’hui, le comité d’examen environnemental, qui est un organisme de réglementation environnementale composé de représentants du gouvernement et du monde universitaire, a approuvé le plan de TSMC.
Grâce à ce feu vert, un calendrier se dessine : le fondeur pourra commencer la construction de son usine dès le début de l’année 2022, et les équipements de production devraient pouvoir être installés dès 2023, ont affirmé plusieurs sources proches de l’affaire. Notons que l’approbation pour la construction de cette usine arrive seulement 24 heures après qu’Intel ait dévoilé sa feuille de route pour devenir le premier fabricant de semi-conducteurs au niveau mondial.
Cette usine de fabrication de puces de 2 nm couvrira plus de 20 000m2 de territoire, et devrait utiliser 98 000 tonnes d’eau par jour, soit environ 50% de la consommation quotidienne totale d’eau de TSMC en 2020. Le fabricant de puces a promis d’utiliser 10% d’eau recyclée d’ici 2025 et d’atteindre 100% d’eau réutilisée d’ici 2030 dans sa nouvelle usine.
Des enjeux géopolitiques
Lors de la réunion du comité d’examen environnemental, Lin Chuan-neng, vice-ministre taïwanais de l’Économie, a expliqué : « Les semi-conducteurs sont l’une des industries les plus cruciales pour la croissance économique de Taïwan. Le gouvernement aidera TSMC à atteindre ses objectifs environnementaux tout en continuant à développer les technologies de pointe ».
De fait, cette expertise reconnue au niveau mondial en matière de semi-conducteurs est un véritable avantage stratégique pour préserver l’île de tout conflit géopolitique avec la Chine, qui considère toujours Taïwan comme faisant partie de son territoire. Taïwan a ainsi tout intérêt à préserver les technologies de production les plus pointues de l’entreprise au sein de sa nation, comme l’a expliqué un membre de son gouvernement auprès de Nikkei Asia : « Il est normal que TSMC étende sa présence à l’étranger, mais d’un point de vue géopolitique, il est très important pour Taïwan que TSMC construise sa technologie la plus avancée [sur le territoire national] ».
C’est d’autant plus vrai que TSMC cherche à installer une partie de sa production dans d’autres pays, et notamment aux États-Unis où il prévoit déjà de construire six nouvelles usines.