Le ménage continue du côté de la Chine. La State Administration for Market Regulation (SAMR), le régulateur antitrust du pays, vient d’ordonner à Tencent d’abandonner ses droits exclusifs de licence musicale dans les 30 jours qui arrivent.

Tencent coopère sans broncher

Le géant de la tech s’est également vu infliger une amende de 77 141 dollars par rapport au rachat de China Music en 2016, lui permettant de détenir plus de 80% des ressources exclusives des bibliothèques musicales. Selon la SAMR, cela lui confère un avantage sur ses concurrents car il est en mesure de conclure davantage d’accords exclusifs avec les détenteurs de droits d’auteur, ce qui va directement à l’encontre des nouvelles réglementations antitrust dans le pays.

Par ailleurs, Tencent doit impérativement mettre fin à l’obligation pour les détenteurs de droits d’auteur d’accorder à l’entreprise un meilleur traitement qu’à ses concurrents. La firme va également devoir rendre compte au régulateur de ses progrès chaque année pendant trois ans, tandis que celui-ci supervisera strictement la mise en œuvre de ces nouvelles mesures conformément à la loi. Dans un communiqué, Tencent a déclaré qu’elle allait « se conformer à toutes les exigences réglementaires, assumer nos responsabilités sociales et contribuer à une concurrence saine sur le marché ».

Les big tech chinoises dans le collimateur des autorités

Cette nouvelle requête de la part des autorités chinoises n’est pas surprenante. Depuis décembre 2020, le pays multiplie les mesures afin de réguler ses géants technologiques, qui ont échappé à tout contrôle pendant plusieurs années. Que ce soit au niveau des pratiques anticoncurrentielles ou de la récolte et de l’utilisation des données personnelles, plusieurs big tech chinoises ont déjà payé les frais de cette nouvelle politique.

La fintech Ant Group a ainsi été contrainte de se restructurer en holding financière, tandis que son entreprise sœur, Alibaba, a écopé d’une amende record de 2,3 milliards d’euros. Plus récemment, c’est l’entreprise Didi Chuxing qui a été prise pour cible et a dû subir plusieurs sanctions, alors qu’elle venait de réaliser son introduction à la bourse de New York.

Au mois d’avril, pas moins de 34 entreprises technologiques du pays promettaient de se plier aux nouvelles réglementations antitrust, mais cela ne suffit pas pour l’Empire du Milieu. Les autorités viennent ainsi de lancer un programme de rectification pour que les big tech revoient l’ensemble de leurs pratiques.