Selon un récent article rédigé par des chercheurs de l’Imperial College de Londres, les interfaces cerveau-machine pourraient être très dangereuses pour l’avenir de l’humanité. Les scientifiques mettent en garde quant au futur de ces technologies, en imaginant comment des entreprises comme Facebook, Google ou Neuralink pourraient exploiter nos pensées les plus personnelles à des fins marketing.

Les interfaces cerveau-machine vont-elles nous rendre dépendants ?

Dans leur article, les chercheurs n’y vont pas de main morte. Ils dépeignent un sombre scénario futuriste pour alarmer l’opinion sur l’impact que pourraient avoir les interfaces cerveau-machine : « bientôt, ces technologies permettront à des entreprises d’exploiter vos pensées pour de l’argent ». Ils mettent notamment en garde contre certains usages des interfaces cerveau-machine : « si une puce vous attribue une nouvelle identité, la dépendance aux technologies cérébrales pourrait rivaliser avec celle des opioïdes ». Certaines sociétés travaillent déjà sur de telles technologies. C’est le cas de Neuralink, Microsoft ou encore Facebook.

Ils mettent tout de même en avant certains aspects positifs d’une interface cerveau-machine. Ils estiment que cela va permettre aux personnes dont les fonctions motrices sont limitées de contrôler des prothèses, de faire rouler un fauteuil roulant, de se servir d’un ordinateur, ou encore de gérer leur maison grâce aux progrès de la domotique. Ils suggèrent également que les interfaces cerveau-machine pourraient permettre de détecter la fatigue des personnes qui travaillent en entrepôt, afin de prévenir les blessures ou encore de surveiller les étudiants en cas de surcharge de travail dans les salles de classe.

Nous sommes aux portes des dérives du marketing neuronal

Cependant, les chercheurs alarment sur un point : « en raison de l’absence de proprioception, le cerveau humain est incapable de reconnaître l’influence d’un dispositif externe sur lui-même, ce qui pourrait potentiellement compromettre son autonomie. De ce fait, les utilisateurs peuvent être susceptibles de percevoir à tort la propriété des sorties comportementales générées par l’interface cerveau-machine, ainsi que de lui attribuer à tort une causalité ». Voilà le problème. Un tel dispositif pourrait donc changer vos traits de caractère et détruire votre identité personnelle.

Selon Rylie Green, à l’origine d’une étude sur la question de la dépendance aux interfaces cerveau-machine : « pour certains patients, ces dispositifs font tellement partie intégrante d’eux-mêmes qu’ils refusent qu’on les retire à la fin de l’essai clinique ». Les dérives sont déjà là. Un homme paralysé a décidé de défier le singe de Neuralink au jeu de Pong. Si elle avait lieu, cette compétition serait la première compétition mentale inter-espèces. Le live pourrait être diffusé sur Twitch. Il s’agit de Nathan Copeland, un homme blessé dans un accident de voiture il y a plusieurs années, qui est équipé d’une interface cerveau-machine. Selon les chercheurs : « il prend un certain plaisir à jouer avec son esprit ».