Après avoir présenté un premier prototype en 2020, la China Railway Rolling Stock Corporation (CRRC), une agence gouvernementale chinoise et le plus grand producteur de wagons au monde, vient de dévoiler son train maglev. À terme, le véhicule ultra rapide pourra parcourir la distance séparant Pékin et Shanghai en 2h30, contre 5 heures avec les trains à grande vitesse actuels.

Il s’agit de l’un des objectifs de l’Empire du Milieu depuis 2019 : la création de « cercles de transport de trois heures » entre les grandes villes. La mise en place d’un réseau de trains maglev en fait logiquement partie, compte tenu de l’étendue du territoire chinois. Pouvant atteindre la vitesse de 600 kilomètres par heure, ces appareils à lévitation magnétique représentent l’avenir du transport ferroviaire.

Pour atteindre une aussi grande vitesse, le train est comme suspendu, puis entraîné et guidé sans contact avec la voie au moyen d’une force électromagnétique, sa résistance provenant uniquement de l’air, a expliqué Liang Jianying, directeur général adjoint et ingénieur en chef chez la CRRC. Avec ses cinq voitures, le train maglev présenté par les autorités chinoises disposent également de plusieurs avantages non négligeables : sécurisé, il ne produit quasiment aucune pollution sonore et nécessite peu d’entretien.

Si le développement du train a débuté dès 2016, sa mise en service n’est toutefois pas prévue pour tout de suite. En effet, le pays manque encore de réseaux de voies maglev. Il n’en existe qu’une aujourd’hui en Chine, et elle relie l’aéroport de Pudong à Shanghai à la station de Longyang Road dans la ville, avec un train parcourant 30 kilomètres en un peu plus de 7 minutes. Plusieurs métropoles prévoient toutefois de construire leurs propres voies et sont d’ores et déjà entrées dans la phase de la recherche et de la démonstration.

Le système de transport contribuera à consolider la position de leader de la Chine en matière de technologie ferroviaire à grande vitesse, a déclaré Lu Huapu, directeur de l’Institut de recherche sur les transports de l’université de Tsinghua. L’Empire du Milieu n’est cependant pas le seul pays à travailler sur un train Maglev, c’est également le cas du Japon, déjà bien en avance sur son projet, mais aussi du Royaume-Uni, de l’Allemagne, du Canada et des États-Unis.