C’est accompagnée de représentants de sept ministères et administrations que la police chinoise a débarqué chez Didi Chuxing, l’équivalent d’Uber en Chine, ce vendredi 16 juillet 2021. Depuis son introduction en bourse à New York à la fin du mois de juin où elle a levé 4,4 milliards de dollars, l’entreprise est soumise à un examen de cybersécurité.

Didi est la première entreprise à subir une telle procédure en Chine

C’est l’Administration du cyberespace en Chine (CAC) qui gère cette investigation et qui a communiqué sur cette descente. Ses représentants étaient accompagnés par ceux du ministère des Transports, des Ressources naturelles, de la Sécurité publique, en charge de la sécurité intérieure en Chine et de la Sécurité d’Etat, la branche civile du renseignement et du contre-espionnage. D’après des experts consultés par le Wall Street Journal, ces deux derniers ministères seraient membres d’une agence chargée des examens de cybersécurité avec la CAC.

Un tel déploiement de force est inédit, tout comme l’ensemble des procédures visant Didi. L’entreprise subit de plein fouet le durcissement de la Chine sur les données des entreprises locales côtés à l’étranger, et semble faire office de cobaye pour le gouvernement local. Notons, en effet, qu’un projet de loi est en discussions pour mener systématiquement une enquête sur les données d’entreprises voulant être côté aux Etats-Unis par exemple. Il devrait s’intégrer à une vaste loi sur la protection des données.

Auparavant, les enquêtes étaient essentiellement centrées sur les risques pour la chaîne d’approvisionnement technologiques, elles se sont étendues à la gestion des données. Comme le révèlent les ministères impliqués, Didi, numéro 1 du covoiturage en Chine avec 377 millions d’utilisateurs actifs, détient en sa possession un nombre gargantuesque de données personnelles et cartographiques, jugées extrêmement sensible par les autorités en Chine.

Didi s’est déjà vu interdire de recruter de nouveaux utilisateurs, et 25 de ses applications ont été supprimées des magasins d’applications. L’arrivée des autorités dans ses locaux n’est que le nouvel épisode supplémentaire d’une série d’actes répressifs à son encontre. Il y a fort à parier que ce ne sera probablement pas le dernier non plus, tout du moins tant que l’examen de cybersécurité lancé par la Chine sera toujours en cours.