Intel proposerait 30 milliards de dollars pour acquérir le quatrième plus gros fabricant indépendant de semi-conducteurs au monde, GlobalFoundries, a rapporté le Wall Street Journal le 15 juillet, citant des personnes proches de l’affaire. Pour le moment, GlobalFoundries dément toute rumeur de discussion avec la firme de Santa Clara. Il est possible que cette dernière soit plutôt en négociation avec la société d’investissements qui possède l’entreprise, la Mubadala Investment Company, comme le souligne le Wall Street Journal.
Un rachat qui pourrait être accompagné de tensions pour GlobalFoundries
Pour rappel, en 2008, les fabricants de puces Intel et AMD ont pris deux chemins différents. Le premier a poursuivi la production de ses propres puces tandis que son concurrent a choisi de séparer ses activités, menant à la création de GlobalFoundries.
Si acquisition il doit y avoir, cela pourrait être accompagné de quelques complications. Le lien spécial entre l’entreprise américaine GlobalFoundries et AMD pourrait poser problème, car ce dernier reste un des plus gros clients du fondeur de semi-conducteurs. Récemment, il a conclu un accord pluriannuel de 1,6 milliard de dollars afin de s’assurer de la production de certains composants, révèle Le Monde Informatique. Si Intel s’empare de l’entreprise, AMD pourrait se tourner vers d’autres fondeurs.
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Intel veut développer un peu plus son activité de fonderie
En GlobalFoundries, Intel voit un intérêt évident, car elle souhaite accélérer le développement de son activité de fonderie afin de revenir dans la course de la fabrication de puces. Depuis quelques années, elle est rattrapée par ses concurrents. L’année dernière, elle a perdu l’un de ses principaux clients, Apple, ainsi que des parts de marché face à ses rivales asiatiques TSMC et Samsung.
En mars dernier, Pat Gelsinger, le PDG d’Intel, a annoncé qu’une plus grande partie de sa production de puces sera externalisée à des fonderies tierces, permettant d’en produire plus pour d’autres sociétés en utilisant ses propres fonderies. Outre cela, elle multiplie les investissements pour revenir dans la course. Elle prévoit de créer des puces pour l’industrie automobile, d’investir 3,5 milliards dans leur fabrication aux États-Unis, en plus des 20 milliards de dollars annoncés auparavant.
Si les négociations aboutissent, cela offrirait une capacité supplémentaire de production de puces à Intel, ce qui arriverait au bon moment, car la pénurie continue de faire rage dans le monde des nouvelles technologies. Selon TSMC, elle pourrait même durer jusqu’en 2023. Pour GlobalFoundries, la somme que débourserait la firme de Santa Clara lui éviterait les difficultés qu’impose une introduction en bourse, qui reste toujours une option si le rachat ne s’effectue pas. Si l’opération arrive à son terme, ce sera l’acquisition la plus importante de l’histoire d’Intel.