Le groupe Facebook déposé, le 14 juillet 2021, une demande pour la récusation de Lina Khan, la présidente de la Federal Trade Commission (FTC) , sur une affaire antitrust concernant l’entreprise. Le réseau social suit les pas d’Amazon qui a formulé une demande similaire quelques semaines auparavant.

Facebook suit l’exemple d’Amazon

Au mois de décembre 2020, la FTC a porté plainte contre Facebook en l’accusant d’avoir enfreint la législation antitrust avec le rachat d’Instagram et de WhatsApp. En juin 2021, un juge fédéral de l’État de Washington a rejeté la plainte, mais a donné à l’agence une feuille de route pour reformuler la reformuler. L’agence a jusqu’au 29 juillet pour la déposer à nouveau.

C’est dans ce contexte que Facebook a envoyé une pétition à la FTC pour demander la récusation de Lina Khan. Dans sa demande, le groupe appartenant à Mark Zuckerberg estime que « tout au long de sa carrière professionnelle, la présidente Khan a constamment et très publiquement conclu que Facebook était coupable de violer les lois antitrust ». Le groupe social se réfère notamment aux nombreuses initiatives de Lina Khan contre les pratiques monopolistiques des géants de la Tech, notamment au Congrès.

Ce sont justement ces positions qui ont convaincu Joe Biden de la nommer officiellement à la tête de la FTC, le 15 juin 2021. Lina Khan incarne la politique volontariste de l’administration du président démocrate contre les pratiques monopolistiques des GAFAM. Face à la FTC, Amazon et Facebook ont choisi leur stratégie, et ce ne sera  visiblement pas celle de la coopération.

Lina Khan, la bête noire des GAFAM

Durant ses auditions devant le Sénat, Lina Khan a fait savoir qu’en cas de demande de récusation, elle consulterait les responsables éthiques de l’agence. La demande d’Amazon est pour le moment en suspend. Quant à celle de Facebook, elle devrait trouver une issue beaucoup plus rapidement. De fait, une procédure en accéléré pourrait bien avoir lieu.

La récusation de Lina Khan serait une très bonne nouvelle pour le réseau social. Si elle est retirée de l’équation, il ne restera, à la FTC, plus que deux commissaires démocrates et deux commissaires républicains. Le risque de blocage est réel. Lorsque la FTC a engagé l’action en justice en décembre, les deux commissaires républicains ont voté contre.

Les chances de l’emporter pour Facebook sont toutefois relatives. Le Wall Street Journal explique que la demande de récusation était particulière puisque la FTC n’a pas souhaité juger le cas Facebook en interne, mais a préféré le porter devant un juge fédéral, faisant office d’arbitre. Même sans cette astuce, le journal américain a dû remonter jusqu’à la fin des années 60 pour trouver un précédent.

C’est durant ce mois de juillet que nous devrions savoir si oui ou non, cette demande de récusation sera acceptée. Quelle que soit son issue, cette affaire sera à coup sûr scrutée comme l’une des batailles majeures dans le bras de fer qui oppose la FTC aux géants du numérique.