L’administration Biden a demandé, le 12 juillet 2021, à deux cours d’appel fédérales de rejeter les dernières procédures en cours pour interdire le téléchargement de TikTok et WeChat aux États-Unis. Elles n’ont plus réellement d’intérêt depuis que le successeur de Trump a abrogé, en juin, trois des décrets portant sur la question. 

Joe Biden entérine une décision actée en juin

Lorsque Donald Trump a voulu faire interdire TikTok (ByteDance) et WeChat (Tencent), des décisions de justice ont invalidé les décrets mis en place. En réaction, l’administration Trump a fait appel de ces décisions. Ce sont ces initiatives qui sont concernées par la demande de Joe Biden. 

Le département de la Justice a considéré qu’elles étaient désormais caduques. De son côté, le département du Commerce a retiré, le 22 juin, TikTok, WeChat et d’autres applications comme Alipay, d’une liste interdisant un certain nombre de transactions à ces services. Ce décret publié en septembre rendait, de facto, beaucoup d’applications totalement inutiles.

Le décret de Joe Biden ne laisse pas pour autant le champ libre aux services chinois. Depuis son arrivée au pouvoir, le président américain a répété ne pas souhaiter être moins dur avec la Chine que son prédécesseur, mais simplement vouloir procéder différemment. 

États-Unis et Chine : l’exploitation des données, c’est toujours l’autre

Ainsi, le décret signé au début du mois de juin par Joe Biden demande au département du Commerce d’examiner l’impact d’applications telles que TikTok sur la sécurité nationale des États-Unis. Gina Raimondo, secrétaire d’État au commerce, a déclaré à Reuters fin juin : « L’objectif du décret est de prendre des mesures très fermes pour protéger les données des Américains contre la collecte et l’utilisation par des adversaires étrangers ». Le département du Commerce doit rendre ses recommandations dans un délai de 120 jours. 

Dans un curieux chassé-croisé, alors que les États-Unis continuent de craindre l’exploitation de leurs données sur les services chinois, la peur est similaire de l’autre côté du Pacifique. La Chine a sévèrement sanctionné Didi, un service similaire à Uber, lors de son introduction en bourse aux États-Unis. Le pays craint également pour l’exploitation de ses données par des « adversaires étrangers ». Une nouvelle réglementation est en cours de discussion pour limiter les introductions en bourse dans d’autres pays (aux États-Unis), pour se préserver de tout risque d’exploitation des données.