La plateforme voulue par Tencent était déjà perçue comme un futur concurrent sérieux pour YouTube gaming et Twitch, il n’en sera rien. D’après des sources de l’agence de presse Reuters, l’Administration nationale de la régulation des marchés chinoise, l’agence antitrust de l’Empire du Milieu, s’apprête à bloquer la fusion d’Huya et DouYu, respectivement numéro un et numéro deux du streaming de jeux vidéo en Chine. 

Huya et DouYu, les deux géants du streaming de jeux vidéo en Chine

À elles deux, les plateformes représentent 80% du marché du streaming du jeu vidéo du pays avec 300 millions d’utilisateurs. Plébiscitées pour suivre des compétitions d’eSport ou des joueurs professionnels, les deux sociétés ont, comme Twitch, profité d’un sursaut d’intérêt durant le confinement. 

Toutes les deux cotées aux États-Unis, la valeur cumulée des deux sociétés atteint les 6 milliards de dollars. Selon certains analystes, le fruit de leur fusion aurait pu être valorisé à 10 milliards de dollars.

Tencent à la manoeuvre

Cette fusion est pilotée par Tencent, principal actionnaire d’Huy avec 36,9% des parts et propriétaire d’environ 38% de DouYu. Le géant technologique devait devenir l’actionnaire principal de la future entité, de quoi réussir à se mettre à la table des géants américains. 

Toutefois cette opération est rapidement tombée sous le coup d’une enquête, en pleine période d’investigation et de mesures de répressives sur les entreprises technologiques en Chine. Le groupe chinois a bien perçu la menace, il avait retiré sa demande de fusion à l’antitrust du pays pour revoir sa copie avant de la déposer une nouvelle fois. 

Insuffisant pour l’Administration nationale de la régulation des marchés. Cette dernière estimerait que Tencent n’a pas apporté les corrections attendues au projet. Principalement sur la question de l’abandon par Tencent de droit exclusif. 

Petite consolation pour l’entreprise cependant, son acquisition du moteur de recherche Sogou serait sur le point d’être approuvée. L’antitrust chinois n’a pas officiellement confirmé les informations de Reuters, mais cela semble mal engagé pour Tencent. Rappelons qu’au mois de mars 2021, le géant technologique avait déjà été sanctionné par l’autorité de régulation chinoise pour un investissement datant de 2018 dans une application d’éducation en ligne baptisée Yuanfudao.