Wise, une société anciennement connue sous le nom de TransferWise, l’une des plus grandes entreprises britanniques dans le domaine de la fintech, s’apprête à faire son entrée en bourse en cotation directe. Il s’agit d’un test grandeur nature pour le Royaume-Uni du post-Brexit.

Wise veut asseoir sa position de leader au Royaume-Uni

Aujourd’hui, Wise affirme avoir plus de 10 millions de clients qui utilisent son service pour envoyer 5,8 milliards d’euros (5 milliards de livres sterling) au-delà des frontières chaque mois. Cette fintech fondée en 2010 par deux amis estoniens, Taavet Hinrikus et Kristo Käärmann, est née d’une frustration simple. Les deux jeunes estoniens devaient payer pour envoyer de l’argent entre le Royaume-Uni et l’Estonie. C’est comme cela qu’ils ont décidé de mettre au point un nouveau moyen de paiement pour effectuer des transferts transfrontaliers au taux de change réel.

Au Royaume-Uni, Wise est en concurrence avec des opérateurs historiques, tels que Western Union ou MoneyGram. Quelques jeunes pousses tentent également de lui grappiller des parts de marché. C’est le cas de Revolut ou de WorldRemit. Contrairement à de nombreuses startups, Wise est rentable depuis plusieurs années. La société a atteint le seuil de rentabilité pour la première fois en 2017. Au cours du premier semestre de l’année 2021, le chiffre d’affaires de l’entreprise a grimpé de 39% pour atteindre 492 millions d’euros.

La cotation directe, nouvelle tendance pour les entreprises de la tech

Les fondateurs de Wise, Käärmann et Hinrikus, possèdent respectivement 18,8% et 10,9% de l’entreprise. Ils sont les deux actionnaires majoritaires. Le principal investisseur externe de la startup est Valar Ventures, une société détenue par Peter Thiel, avec une participation de 10,2% dans l’entreprise. Wise va entrer en bourse sous forme de cotation directe, exactement de la même manière que Spotify à New York en 2018. Plus simple et moins coûteuse, la cotation directe est aussi beaucoup plus imprévisible car le prix de l’action est déterminé en fonction de l’offre et de la demande.

Depuis, de nombreuses entreprises technologiques ont adopté ce même modèle. C’est le cas de Slack ou de Coinbase, deux sociétés qui sont également entrées en bourse par le biais de cotations directes. Contrairement à une introduction en bourse traditionnelle, les entreprises qui font ce choix n’émettent pas de nouvelles actions et ne lèvent pas de nouveaux capitaux. Les entreprises technologiques affirment que la cotation directe est plus intéressante car elle permet d’éviter de payer des frais de souscription élevés et une mauvaise évaluation potentielle des actions. Le prix de l’action sera déterminé par le marché une fois la société cotée.