Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission européenne en charge du numérique, a répondu aux inquiétudes d’Apple sur la sécurité de ses consommateurs au cours d’une interview pour Reuters, ce 2 juin 2021.

Pour Tim Cook, le DMA nuit à la sécurité d’iOS

Le PDG de la marque à la pomme multiplie les interventions médiatiques depuis plusieurs semaines, comme lors de VivaTech à Paris, contre les lois antitrust à venir des deux côtés de l’Atlantique. 

Au centre des débats se trouve notamment le sideloading, une méthode qui consiste à télécharger une application par un autre biais que l’App Store. Le règlement Digital Market Act (DMA) en discussion en Europe, et les législations antitrust également sur la table aux États-Unis, imposeraient à Apple d’autoriser cette pratique.

Une très mauvaise nouvelle pour la firme de Cupertino qui tire des revenus substantiels des commissions appliquées aux développeurs d’applications. Pour donner plus de galbe à son discours, Tim Cook l’a centré sur la sécurité d’iOS. Selon lui, avec le sideloading, pas de passage obligé par Apple pour vérifier la fiabilité des applications. Ce qui pourrait, effectivement, entraîner des problèmes de sécurité pour les utilisateurs.

Pour Margrethe Vestager, ce problème n’est pas insurmontable

La vice-présidente de la Commission européenne estime de son côté que « les clients ne renonceront ni à la sécurité, ni à la vie privée, s’ils utilisent un autre magasin d’applications ou s’ils effectuent un sideloading ». Elle a ouvert une porte à un compromis avant l’adoption du DMA : « Je pense qu’il est possible de trouver des solutions à ce problème ».

Margrethe Vestager s’est également exprimée sur la possibilité d’ouvrir une enquête sur l’App Tracking Transparency, à l’image de ce qui a été fait dans le cas de Google. La Commission européenne a ouvert une enquête sur la suppression des cookies tiers, perçue comme une menace pour la concurrence dans le domaine de la publicité numérique.

Apple ne risque pas d’enquête de la Commission européenne pour l’App Tracking Transparency

L’App Tracking Transparency d’Apple, disponible depuis avril 2021, semble à l’abri. La vice-présidente de la Commission en charge du numérique a déclaré : « C’est une bonne chose lorsque les fournisseurs nous proposent un service où nous pouvons facilement définir nos préférences si nous voulons être suivis en dehors de l’utilisation d’une application ou non, tant que c’est la même condition pour tout le monde. Jusqu’à présent, nous n’avons aucune raison de croire que ce n’est pas le cas pour Apple ».

Une prise de position logique : avec la fin des cookies tiers, Google et son service Ads, auront potentiellement toujours accès aux données de navigation des utilisateurs, ce qui ne sera plus le cas de leurs concurrents. 

Le prochain bras de fer entre l’Europe et Apple sera donc cantonné, pour le moment, à l’ouverture d’iOS à des marchés d’applications tiers. Apple n’a pas réagi aux déclarations de Margrethe Vestager.