Certains utilisateurs de Facebook aux États-Unis ont récemment reçu une notification leur demandant s’ils craignaient qu’une personne ne leur entourage ne devienne extrémiste. D’autres ont également été informés du fait qu’ils ont pu être exposés à des contenus extrémistes, ont rapporté nos confrères de CNN ce 2 juillet 2021.

Facebook décide d’agir contre les « contenus extrémistes nocifs »

Après avoir opéré pendant des années une politique extrêmement libérale extrêmement critiquée, Facebook semble plus que jamais décidé à resserrer la vis pour mieux contrôler les contenus publiés sur sa plateforme. Donald Trump en a d’ailleurs fait les frais. Alors qu’il était encore président des États-Unis, l’homme politique a vu son compte se faire bannir à la suite de la prise du Capitole. Une décision par ailleurs validée par le Conseil de surveillance du réseau social.

Dans cette optique, Facebook a récemment lancé des tests aux États-Unis pour des fonctionnalités « anti-extrémistes ». La première d’entre elles consiste en notification sous forme de question envoyée aux utilisateurs de la plateforme. Il leur est demandé sans détour : « Craignez-vous que quelqu’un que vous connaissez soit en train de devenir un extrémiste ? ». Si la réponse est affirmative, alors les usagers peuvent cliquer sur le bouton « Obtenir de l’aide » afin « d’écouter les histoires et d’avoir des conseils de personnes qui ont échappé à des groupes extrémistes violents ».

La seconde fonctionnalité, quant à elle, indique aux utilisateurs concernés qu’ils ont peut-être été récemment soumis à des contenus extrémistes dangereux. La notification précise également : « Les groupes violents tentent de manipuler votre colère et votre déception. Vous pouvez agir maintenant pour vous protéger, et protéger les autres ». Là encore, les usagers peuvent cliquer sur le bouton « Obtenir de l’aide » pour apprendre à « détecter les signes, comprendre les dangers de l’extrémisme et écouter des personnes qui ont échappé à des groupes extrémistes violents ».

Interrogé sur ces deux nouvelles fonctionnalités, Andy Stone, porte-parole de Facebook, a expliqué que ce test a pour objectif « d’évaluer les moyens de fournir des ressources et des soutiens aux personnes sur Facebook qui peuvent avoir été impliquées ou avoir été exposées à du contenu extrémiste, ou qui peuvent connaître quelqu’un qui est à risque ».

Si l’on ne sait pas véritablement sur quels critères Facebook détermine qu’un contenu est extrémiste, on peut néanmoins affirmer que la question est devenue un sujet brûlant pour le groupe de Mark Zuckerberg. En effet, le réseau social a été largement critiqué au cours de ces derniers mois pour son manque d’action à propos de la désinformation, mais aussi pour ne pas avoir empêché des groupes marginaux d’utiliser sa plateforme pour accroître leur nombre d’adeptes. Le mouvement QAnon est notamment au coeur des reproches qui sont adressés à Facebook.

Ce changement de politique a été longtemps attendu, mais son exécution semble aujourd’hui soulever d’autres questions fondamentales, et notamment en terme de délation. Facebook nous demandera-t-il, demain, de dénoncer des proches ? Affaire à suivre.