Mardi 29 juin 2021, le média en ligne Brut. a annoncé une nouvelle levée de fonds. Cette fois-ci, l’opération s’élève à 63 millions d’euros. Cela vise à aider l’entreprise à réaliser plusieurs objectifs, dont renforcer sa présence à l’international.

Une troisième levée de fonds auprès d’investisseurs de renoms

En quatre ans et demi d’existence, c’est la troisième levée de fonds pour Brut. Si l’on retrouve des actionnaires déjà existants, plusieurs investisseurs de renoms entrent à son capital. Parmi eux, James Murdon via sa société Lupa Systems, François-Henri Pinault avec Artémis, le spécialiste de la gestion d’actifs Tikehau Capital, mais également le fonds de capital-risque Orange Ventures.

“Ce tour de table prestigieux va nous permettre de réussir notre croissance”, a déclaré Guillaume Lacroix, cofondateur et PDG du média. Il restera, avec les deux autres fondateurs Renaud Le Van Kim et Laurent Lucas, des anciens de chez Canal+, un des actionnaires majoritaires. De son côté, l’homme d’affaires Xavier Niel restera un actionnaire important. Il avait rejoint les rangs de Brut. en 2019, après un tour de table de 36 millions d’euros. Malgré tout, il laissera de la place aux nouveaux entrants internationaux, “dont le profil valide le modèle économique”, indique Rodolphe Belmer, président du conseil de Brut.

Brut. veut accélérer son développement à l’international

L’argent levé est destiné à réaliser plusieurs objectifs. Parmi eux, renforcer une présence en Inde, où Brut. indique être le plus gros média social, ainsi qu’aux États-Unis, où il affirme être le quatrième plus suivi sur Facebook. D’autre part, les fonds devront lui permettre de se développer en Afrique et en Amérique latine. Pour cela, il pourra compter sur de nouveaux acteurs à ses côtés, qui ont déjà un pied dans certains de ces territoires.

“Nous discutions depuis deux ans avec James Murdoch. Il nous apportera sa capacité de monter des deals stratégiques dans le monde entier. Il est, tout comme François Henri Pinault, très aligné sur les valeurs de Brut. De son côté, Orange Ventures nous aidera à nous développer en Afrique francophone explique Guillaume Lacroix. Jérôme Berger, patron d’Orange Ventures assure que “la présence d’Orange dans 18 pays d’Afrique et le lien avec 130 millions de clients sera un atout considérable pour le développement à la fois de la partie média et de la plateforme de SVOD de Brut”.

Outre cela, le média prévoit d’accélérer le développement de BrutX, sa plateforme de vidéo à la demande lancée en avril dernier. Selon le PDG, elle “cartonne et avait atteint un tiers de ses objectifs pour la fin de la première année en un mois”. Pour le moment disponible en France, en Suisse et en Belgique, Guillaume Lacroix souhaite que le service atteigne le million d’abonnés, idéalement en 2023, avant de l’étendre à d’autres pays.

Que ce soit avec Brut. ou BrutX, l’entreprise crée du contenu qui séduit les jeunes internautes de moins de 35 ans. Abordant des thématiques engagées ou peu traitées, ils sont nombreux à avoir adhéré à sa ligne éditoriale ou à ses productions. La firme souhaite mettre à profit ces atouts pour aider les marques, les créateurs et les groupes de médias de ces nouveaux marchés à toucher, à leur tour, cette audience. “Nous maîtrisons les stratégies éditoriales, la data et les méthodes de monétisation pour cela”, explique Guillaume Lacroix. Le groupe ambitionne également de les aider à développer des extensions e-commerce de produits responsables.

“On veut un monde meilleur. Si on peut participer à ce mouvement-là et aider des gens à avoir un impact positif, alors c’est ma plus grande fierté”, revendique le PDG de Brut.