La Commission européenne a annoncé le 22 juin une décision qui était attendue, l’ouverture d’une enquête formelle contre Google. Il s’agit de la quatrième contre Mountain View. Les régulateurs européens s’intéressent au comportement de l’entreprise dans le domaine de la publicité en ligne, YouTube est particulièrement concerné.

Google, propriétaire et exploitant de ses produits

Les autorités vont s’attacher à vérifier si Google favorise ses propres services de Ad Tech au détriment d’autres prestataires du secteur, des annonceurs et éditeurs. L’une des questions centrales est de savoir si Mountain View bloque l’accès aux données de ses utilisateurs à des tiers pour l’utiliser de son côté.

Google fait face à de nombreuses poursuites, partout dans le monde dans le domaine de la publicité numérique. L’entreprise y dispose de la double casquette de propriétaire et d’exploitant de ses propres produits, Google Search et YouTube.

La vice-présidente exécutive en charge de la politique de la concurrence, Margrethe Vestager, a déclaré, « Google collecte des données qui seront utilisées en vue d’une publicité ciblée, vend des espaces publicitaires et fournit des services intermédiaires de publicité en ligne. Il est donc présent à presque tous les niveaux de la chaîne de fourniture en ce qui concerne l’affichage publicitaire en ligne. Nous craignons que Google n’ait rendu l’exercice d’une concurrence sur l’«ad tech stack» plus difficile pour les services de publicité en ligne concurrents ».

YouTube mis en avant

Dans sa déclaration, la Commission européenne pointe en particulier YouTube. L’obligation de recourir aux services Display & Video 360 et/ou Google Ads pour acheter affichages publicitaires et de Google Ad Manager inquiète les régulateurs antitrust de la Commission.

La publicité sur YouTube représente à elle seule 11% du chiffre d’affaires d’Alphabet, la maison mère de Google, au premier trimestre 2021, soit six milliards de dollars.

La disparition des cookies tiers inquiète la Commission européenne

La Commission européenne, à l’image du régulateur britannique, s’est inquiétée de la fin programmée des cookies tiers sur Chrome en 2023. Les conséquences pourraient être catastrophiques dans le domaine de la publicité numérique, même si la Commission convient qu’elle « tiendra compte de la nécessité de protéger la vie privée des utilisateurs, conformément à la législation de l’UE en la matière ».

Google a réagi au déclenchement de l’enquête formelle par un communiqué, promettant, « Nous continuerons à nous engager de manière constructive avec la Commission européenne pour répondre à ses questions et démontrer les avantages de nos produits pour les entreprises et les consommateurs européens ».