En France, le champ d’action de Huawei est fortement limité. Cela dit, les pays africains ont décidé de ne pas se fier aux restrictions américaines et de faire confiance à la société chinoise pour la gestion de leurs données. Selon le South China Morning Post, le Sénégal est le dernier pays à avoir transféré ses données gouvernementales dans un centre construit par le géant chinois des télécommunications.

Le géant chinois contrôle la plupart des centre de données en Afrique

L’entreprise placée sur liste noire aux États-Unis, travaille actuellement sur 25 projets différents en Afrique. Le géant chinois continue d’étendre sa portée en Afrique, un continent sur lequel le problème de confiance soulevé par l’administration Trump ne semble pas avoir d’effet. Cette semaine, le Sénégal est devenu le dernier pays à signer avec Huawei. Le président sénégalais Macky Sall a déclaré à l’occasion de l’ouverture du data center, que cela contribuerait à renforcer la souveraineté numérique du pays. Il a même précisé ceci :« nous allons désormais pouvoir procéder à la migration des données hébergées à l’étranger dans ce nouveau data center ».

Ce centre de données, construit avec le soutien technique de Huawei, est financé à hauteur de 150 millions de dollars par la Banque d’import-export de Chine. Selon le South China Morning Post, ce nouveau centre de données pourra se connecter aux réseaux mondiaux grâce à un câble sous-marin de 6 000 kilomètres détenu par le Sénégal. Selon Henry Tugendhat, analyste politique senior au sein de l’Institut américain pour la paix : « tant que les pays africains ne seront pas en mesure de produire eux-mêmes ce type de technologie, ils seront dépendants des acteurs chinois ou américains ».

Huawei a les arguments pour séduire la plupart des marchés africains

Avec la menace grandissante des sanctions américaines, Huawei a pris les devants en accélérant son déploiement en Afrique il y a déjà quelques années. Le géant chinois a accéléré la construction des centres de données sur le territoire africain, convaincu qu’ils pourraient séduire les États en étant présentés comme des serveurs basés et détenus au niveau national pour les données gouvernementales. Pourtant, selon Henry Tugendhat : « même si ce centre de données est présenté comme un projet clé en main, je me demande si Huawei continuera d’avoir la main sur les opérations du data center une fois qu’il sera opérationnel ».

Huawei termine la construction de centres de données au Zimbabwe, en Zambie, au Togo, en Tanzanie, au Mozambique, au Mali et à Madagascar. La société chinoise a parfaitement maillé le continent africain. La société a déjà positionné ses data centers au Kenya, en Égypte, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Ghana, au Cap-Vert et en Algérie. Selon une récente étude du CSIS Reconnecting Asia Project : « Huawei promet des avantages commerciaux majeurs à ses clients potentiels et associe généralement la fourniture d’infrastructures matérielles à des services, et exploite le financement des banques politiques chinoises pour adoucir les offres ».